La grande évasion

La grande évasionL'évasion comme devoir moral

Inspiré de faits réels mais librement adapté, ce film relate l’évasion de 76 prisonniers alliés d’un Stalag. Evasion d’envergure prévue initialement pour 250 prisonniers, celle-ci avait pour objectif premier de déstabiliser l’ennemi et de mobiliser ses forces pour les surveiller et pour les retrouver. Les forces engagées ici et sur le front russe n’étant alors pas mobilisées sur d’autres fronts, une forme de résistance. John Sturges pour en faire un film à spectacle force le trait sur le caractère héroïque de cette opération.

Après le succès de « Les sept mercenaires », Sturges remet le couvert avec un casting peu renouvelé et une recette similaire pour un film hollywoodien qui sera comme son prédécesseur un film marquant. Cette recette se résume en quelques points :

-   Un casting de folie (Bronson, Mc Queen, Attenborough, Coburn, Mc Callum…)

-   Des personnages définis par un trait de caractère saillant (le cool, la tête pensante,…)

-   Un rythme sans faille

-   La musique entêtante d’Elmer Bernstein, une des plus populaires de l’histoire du cinéma

-   Des enjeux simples et bien énoncés dès les premiers plans

-   Des scènes d’anthologie ; et pour celles-ci Mc Queen remporte la palme avec celles du frigo et le final en moto qu’il imposa à Sturges et qui mit le feu aux poudres entre lui-même et Bronson. Ce dernier se voyant voler la vedette par ce jeune loup qui restera longtemps l’acteur cool du cinéma américain.

Dès l’ouverture Sturges ballade sa caméra dans tous les recoins du Stalag dans lequel se passera les 2/3 de l’action. De fait, le spectateur ne sera jamais perdu et tous les lieux seront exploités par le scénario. Rien n’est laissé au hasard, tout ce qu’il montre est utile à l’intrigue. Et pour tenir près de 3 heures, ce film a plus d’une corde à son arc : action bien entendu, suspense aussi, drame parfois ; et humour en sus.

Et surtout, la grande originalité pour un film de guerre, c’est l’absence de scène de combat, de chars,… Ce film sonnera la naissance d’un micro genre du film de guerre : le film d’évasion.

Vu en famille, mon fils de 12 ans fût tout autant subjugué par celui-ci que par « Les 7 mercenaires » ; du grand cinéma populaire et familial. Indémodable.

Sorti en 1963

Ma note: 16/20