Chantons sous la pluie

Chantons sous la pluie

L’essence de la comédie musicale

Hisser au panthéon du 7ème art, son statut d’œuvre majeur n’est pas usurpé ; elle est peut-être la comédie musicale la plus aboutie et la plus intemporelle. Et je suis loin d’être un adepte du genre. La recette du succès tient tout d’abord en une alchimie savamment dosée entre romance et spectacle, Stanley Donen et Gene Kelly en sont les artisans. Associer à la réalisation un metteur en scène de talent à un cador de Broadway, c’est très astucieux car une comédie musicale marche sur deux jambes. Donc ce film s’appuie sur un scénario dynamique et intemporel ; intemporel, car il parle de cinéma et de cette époque charnière, le passage du muet au parlant. Toutes les astuces techniques mises en œuvre à l’époque sont abordées, mais surtout le raz de marée que cette transformation provoqua dans les rangs des comédiens et metteurs en scène qui ne parviendront jamais à passer le mur du son. Et ici toujours avec beaucoup d’humour et d’intelligence, très loin des mièvreries que peut véhiculer ce genre. Mais ce film s’appuie aussi, la seconde jambe, sur un nombre de numéros de cabaret et de chansons exceptionnels, devenus des classiques depuis lors. Gene Kelly, Donald O’Connor et Debbie Reynolds font le spectacle pour l’émerveillement de petits et grands. Mon fils de 12 ans ½, adepte de la danse, est resté scotché devant l’écran devant un film affichant pourtant l’âge canonique de 67 ans. Le seul bémol du film, avec une baisse de rythme brutal, réside dans ce long ¼ d’heure au bout d’une heure de film rendant hommage à Broadway. Gene Kelly se fait plaisir en faisant venir une guest star exceptionnelle en la personne de Cyd Charisse. Tous deux en profitent pour faire un show grandiloquent type Broadway qui dénote avec la tonalité générale du film. Show must go on, la beauté n’a pas d’âge. Je l’ai apprécié autour de mes 14 ans, mais aussi 10 ans plus tard et encore 35 ans après.

Sorti en 1953

Ma note: 18/20