L'Emmurée Vivante (1977) de Lucio Fulci

Un des films les plus fameux de la période giallo et notamment de son réalisateur-scénariste Lucio Fulci qui , malgré de nombreuses années dans le métier dont plusieurs en tant que simple scénariste, est devenu un maître du genre avec des films comme "Le Venin de la Peur" (1971) et "La Longue Nuit de l'Exorcisme" (1972). Pour ce nouveau projet il retrouve justement son scénariste Roberto Gianviti avec qui il co-signe l'histoire en collaboration aussi avec Dardano Sacchetti également spécialiste du giallo auquel on doit les scripts de "Le Chat à Neuf Queues" (1971) de Dario Argento et "La Baie Sanglante" (1971) de Mario Bava. Précisons que Lucio Fulci est souvent considéré comme l'un des 2-3 plus grands maître du genre, à l'apogée de sa carrière il était au moins aussi populaire que Dario Argento... Depuis l'enfance, Virginia Ducci perçoit des prémonitions de temps en temps. La dernière lui indique qu'il y aurait un cadavre dans un mur d'une maison de son époux. Avec l'aide d'un spécialiste en paranormal elle découvre l'emplacement où il y a effectivement un squelette. Malheureusement, très vite la police soupçonne son mari tandis qu'elle a des visions de plus en plus fréquentes...L'Emmurée Vivante (1977) de Lucio Fulci

L'héroïne est incarnée par une star hollywoodienne, vue dans le western (1970) de Howard Hawks elle accède ensuite à un vrai statut de star avec son rôle remarquée dans le magnifique "Un Eté 42" (1971) de Robert Mulligan. Elle est entourée de vedettes italiennes, avec les acteurs Gabriele Ferzetti connu pour ses rôles dans "L'Avventura" (1960) de Michelangelo Antonioni et "Il Etait une Fois dans l'Ouest" (1968) de Sergio Leone, et Gianni Garko vu dans l'excellent (1959) de Gillo Pontecorvo avant de suivre les modes italiennes du spaghetti "Sartana" (1968) de Gianfranco Parolini au giallo avec "La Nuit des Diables" (1972) de Giorgio Ferroni. Chez les actrices citons Jenny Tamburi vue dans "Seduction" (1973) de Fernando Di leo et "À en Crever" (1975) de Sergio Martino, et surtout Evelyn Stewart connue aussi sous le nom Ida Galli vue entre autre dans "Messaline" (1960) de Vittorio Cottafavi, "Le Dollar Troué" (1965) de Giorgio Ferroni et "Le Couteau de Glace" (1972) de Umberto Lenzi. Enfin, ctions le frenchy du film, Marc Porel vu avec dans "Le Clan des Siciliens" (1969) de Henri Verneuil et dans "La Horse" (1970) de Pierre Granier-Deferre et qui retrouve Jennifer O'Neill après "L'Innocent" (1976) de Luchino Visconti... Ce film "gialli" se démarque un peu par le style notamment sur les effets visuels. Le giallo est un thriller souvent marqué par un esthétisme baroque et aux couleurs vives avec des effets plus ou moins gore. Ici tous ces effets sont bien présents mais très atténués pour un thriller psychologique plus assumé et une dose de paranormal.

L'Emmurée Vivante (1977) de Lucio Fulci

La première partie est particulièrement intrigante, le fait de sa poser des questions sur l'identité de ce squelette demeure le point fort du film car quand on croit savoir un rebondissement arrive pour mettre un doute. Le scénario est bien troussé sur ce point malgré qu'on pourrait y mettre un petit bémol. En effet, l'héroïne (Virginia Ducci) a un don de clairvoyance qui finit par atténuer, voir tuer le suspense ainsi mis en place à partir du moment où le concept narratif est dévoilé. On pense parfois à "Dead Zone" (1983) de David Cronenberg maquillé en giallo forcément (!), mais aussi avec une dimension paranormal beaucoup plus gratuite, sans réflexion aucune sur la perception et/ou les effets d'un tel pouvoir sur le protagoniste. Lucio Fulci signe un thriller intéressant, avec une intrigue passionnante mais qui manque un peu de puissance à tous les niveaux (dialogues peu riches, couleurs fades, et surtout scénario qui délivre trop vite les éléments de réponse). Par contre on apprécie le choix de Jennifer O'Neill pour ce rôle principal qui instille un peu de mesure face à un jeu plus appuyé de italiens ce qui s'avère judicieux tout en contraste puisque c'est pourtant elle la medium. Bon point également sur la musique, particulièrement discrète ou absente pour mieux marquée les séquences essentielles. En conclusion un gialli séduisant à bien des égards (histoire, suspense), dommage qu'il ne soit pas plus dense et inspiré dans sa seconde partie.

Note :

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