The Calling (2000) de Richard Caesar

"The Calling" (littéralement "L'Appel") reprend un thème usé jusqu'à la corde tant il est quasi un sous-genre du film d'horreur, à savoir l'Antéchrist. Parmi les titres les plus mémorables citons par exemple les excellents "Rosemary' Baby" (1968) de Roman Polanski et "La Malédiction" (1976) de Richard Donner. Ce nouveau projet est écrit par deux scénaristes méconnus, Rudy Gaines qui venait de réaliser "The Cracker man" (1999), puis John Rice dont les meilleurs scénarios se résument à "Blown Away" (1994) de Stephen Hopkins et "Windtalkers" (2002) de John Woo. Le film est réalisé par un inconnu, Richard Caesar qui n'avait jusque là signé que quelques courts métrages pour finalement offrir avec ce film son seul et unique long métrage.The Calling (2000) de Richard Caesar

Constater que ces trois hommes ont quasiment disparu des écrans après ce film n'augure rien de bon pourrait-on légitimement penser, surtout que le film sortit directement en vidéo et qu'il reste particulièrement méconnu aujourd'hui... Sur l'ile de Man, Kristie, encore vierge, croit vivre son jour le plus heureux en épousant Marc saint-Clair, vedette de la télévision. Le soir même des noces, Marc l'emmène dans un coin reculé étrange où ils font l'amour lors d'une étreinte tout aussi étrange après quoi Kristie tombe enceinte. Quelques années passent et le jeune garçon, Dylan, devient de plus en plus violents et méchants ce qui intrigue Kristie mais pas Marc qui semble au contraire aux anges, voir à lui trouver l'excuse bien banal que c'est un garçon. De plus en plus d'événements inquiétants arrivent jusqu'à ce que Kristie commecent vraiment à croire un homme mystérieux sur l'arrivée de l'Antéchrist... L'héroïne est jouée par Laura Harris déjà vue dans "The Faculty" (1998) de Robert Rodriguez et "Severance" (2006) de Christopher Smith, son fils et réincarnation du Mal est incarné par le jeune Alex Roe qu'on reverra plus tard dans "La Cinquième Vague" (2016) de J Blakeson et "Le Cercle - Rings" (2017) de F. Javier Gutiérrez, tandis que le conjoint et "père" est joué par Richard Lintern dont on peut citer "Le Rêve de Cassandre" (2007) de Woody Allen et surtout dans "Braquage à l'Anglaise" (2008) de Roger Donaldson.

The Calling (2000) de Richard Caesar

Cette famille de l'île de Man côtoie d'autres habitants avec l'homme mystérieux joué par Francis Magee vu plus tard dans "Layer Cake" (2004) de Matthew Vaughn et "Jimmy's Hall" (2014) de Ken Loach, le policier joué par Nick Brimble connu pour avoir été Petit Jean dans "Robin des Bois, Prince des Voleurs" (1991) de Kevin Reynolds, l'amie interprétée par Rachel Shelley qui recroisera l'enfance maléfique dans "The Children" (2008) de Tom Shankland, puis une amie et collègue jouée par Alice Krige grande actrice trop méconnue vue des films aussi divers que "les Chariots de Feu" (1981) de Hugh Hudson, "Barfly" (1987) de Barbet Shroeder, "Star Trek : Premier Contact" (1996) de Jonathan Frakes, "Le Règne du feu" (2002) de Rob Bowman et "Solomon Kane" (2009) de Michael J. Bassett... Le film n'a rien d'original ou d'exceptionnel mais il reste efficace au vu du peu de moyen matériel et financier dont il est doté. L'ambiance reste singulière avec un début prometteur dont la scène d'amour au pied d'une sorte de sanctuaire satanique. Le climax est pesant, les paysages de l'île de Man s'imprègnent de mystère avec une photographie soignée, tout est en place pour ce récit convenu mais parfaitement maîtrisé. Le scénario est assez classique mais surnage grâce trois points, un twist plutôt savoureux, une critique maline de la responsabilité des médias et un dernier acte tout aussi efficace. Le film pêche surtout par un côté un peu timoré sur les effets visuels, la violence est trop suggérée, peu de scènes chocs, peu de frissons donc pour un thriller qui joue plus sur l'atmosphère et les performances d'acteurs pour nous toucher. Richard Caesar signe un film méconnu mais qui mériterait une véritable chance, car s'il ne réinvente pas forcément le genre et qu'il n'atteint pas les chefs d'oeuvres précédents, il offre un thriller satanique bien troussé grâce à un scénario plus malin qu'il n'y paraît. Une bonne surprise.

Note :

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