Après "Last Call" (2017) Mark Williams revient pour son second long métrage en tant que réalisateur-scénariste alors qu'il est et a été producteur depuis de nombreuses années notamment de films comme "Shuttle" (2008) de Edward Anderson, "The Canyon" (2009) de Richard Harrah, (2016) de Gavin O'Connor ou encore "Le Casse du Siècle" (2018) de Michael Radford. Pour ce nouveau film, le cinéaste retrouve comme co-scénariste Steve Allrich avec qui il avait collaboré auparavant sur les films "The Canyon" et "Bad Karma" (2011) de Suri Krishnamma. Le cinéaste définit son film comme "un film d'action à suspense, mais aussi une histoire d'amour" (?!). Il précise : "Le film parle de rédemption et de la possibilité d'une deuxième chance. Les deux protagonistes, Tom et Annie, n'ont pas toujours été gâtés par la vie. Mais à présent, ils ont non seulement l'opportunité de repartir à zéro, mais de vivre une histoire d'amour par la même occasion"...
Tom Carter est un voleur de banque sur lequel le FBI n'a aucun dossier fiable. Mais le jour où il rencontre l'amour, Carter décide de se ranger, de se livrer et de rendre les 9 millions de dollars dérobés dans les caisses des banques en échange d'une indulgence importante. Mais le rendez-vous avec les agents du FBI tourne mal et Carter se retrouve accusé du meurtre d'un agent. Il va tout faire pour prouver son innocence et piéger les ripoux... Le héros est incarné par Liam Neeson, énorme acteur qui se complait depuis déjà trop longtemps dans le même type de films d'action de (2008) de Pierre Morel au prochain "Le Vétéran" (2021) de Robert Lorenz en passant par (2014) de Jaume Collet-Serra ou encore "Taken 3" (2015) de Olivier Megaton, soit pas moins de 9 films d'action bien bourrins en 12 ans, à 68 ans il forcerait presque le respect. Sa fiancée est jouée par Kate Walsh vue dans "Légion" (2010) de Scott Charles Stewart et "Le Monde de Charlie" (2012) de Stephen Chbosky tandis qu'elle retrouve Neeson après "The Secret Man - Mark Felt" (2017) de Peter Landesman. Face à eux plusieurs agents du FBI interprétés par Jeffrey Donovan vu entre autres dans l'excellent dyptique (2015-2018) respectivement de Denis Villeneuve et Stefano Sollima, Anthony Ramos vu dans "A Star is Born" (2018) de Bradley Cooper et "Godzilla : Roi des Monstres" (2019) de Michael Dougherty, Jai Courtney vu notamment dans "Suicide Squad" (2016) de David Ayer et (2016) de David Leveaux, puis en guest star Robert Patrick éternel T1000 dans "Terminator 2" (1991) de James Cameron... Allons droit au but, le film est à l'image de l'affiche : simpliste, déjà vu, sans une once d'originalité, éculé et servi par un Liam Neeson qui avait pourtant déjà affirmé qu'il devrait arrêté ce genre de film à son âge ! Le temps passe, il a aujourd'hui 68 ans, désolé mais il serait effectivement tant !
Le scénario est si basique, si banal que strictement rien ne nous surprend. Les agents du FBI sont les plus stéréotypés avec le panel idéal des quatre facettes obligatoires du cahier des charges du genre : l'ancien modèle de probité, son dauphin qui fera forcément honneur, le jeune loup prêt à tout et le latino de service. Le film démarre franchement mal lors du rendez-vous fatidique où comment le héros, normalement hyper intelligent au vu de son palmarès, se fait soudain d'une naïveté aussi confondante que ridicule ; le gars sans soucis donne les clefs sans avoir pourtant reçu un document certifié ?!?! Et que c'est beau, le gars, dont l'identité est inconnu, sorte de braqueur qui a commis plusieurs "crimes parfaits" (donc libre avec 9 millions de dollars !) se découvre une conscience par amour ?! Ben voyons... Le pire, c'est les erreurs techniques impardonnables, surtout pour un film hollywoodien en 2020, avec notamment des effets spéciaux lamentables en témoigne par exemple la pyrotechnie pour l'explosion de la maison. Pas franchement un navet, le côté bourrin trouvera ses adeptes, le spectateur peu regardant passera un moment façon téléfilm d'après-midi, pourquoi pas ça passe le temps, mais Mark Williams devrait retourner à la production, Liam Neeson devrait se rappeler qu'il lui arrive encore (un peu) d'être plus judicieux avec (2017) de Martin Scorcese ou "La Ballade de Buster Scruggs" (2018) des frères Coen. Un film tellement interchangeable que même les amateurs du genre se mélangeront les pinceaux.
