Dans un jardin qu'on dirait éternel

Dans un jardin qu'on dirait éternelTorpeur et sagesse

Adapté d’un bestseller de la littérature japonaise, ce film conte la relation de son maitre et de sa jeune élève autour du cérémonial du thé sur une période de 24 ans. Les années s’enchainent tout comme les saisons qui comptent tant dans la culture japonaise ; et la relation élève-maitre semble devenir plus profonde autour d’une passion commune… même si ça ne se voit pas réellement à l’image. Tout est très intérieur dans les relations humaines de ce film. Le réalisateur fait même le choix de laisser hors champ tous les personnages apportant un peu de vie et de piquant à cette histoire : la cousine et les parents de la jeune femme. Donc quasi documentaire, ce film reste malgré tout sensible et délicat et est une véritable parenthèse dans notre monde frénétique. C’est donc apaisant d’entrer dans cet univers minimaliste où le geste tient une place prépondérante : se recentrer sur soit, une sorte de yoga du thé. Dire que l’on ne s’ennuie pas serait mentir tout de même. Si le travail de l’image, du son et des plans est hyper léché, le contenu est maigre et très répétitif à l’image de l’art du thé. On peut aussi penser que ce film à destination d’un public international est une image traditionnelle et vendeuse que les occidentaux ont plaisir à retrouver. Une forme de décalage culturelle parfois artificielle quand on sait que d’autres japonais ont une vie encore plus cadencée que les nôtres. Ce film est donc à ranger aux côtés « Les délices de Tokyo » ; une friandise spirituelle aux couleurs du Japon. Reste à la fin du film un moment de sagesse et de tranquillité bienveillante… c’est toujours ça de pris.

Sorti en 2020

Ma note: 11/20