Drunk

Drunk

Thomas Vinterberg, cofondateur avec Lars Von Trier du Dogme 95 (dogme qui revendique une profonde sobriété de la mise en scène), ce réalisateur donc, revient avec une comédie dramatique, plus de 20 ans après Festen, film qui lui a valu la consécration mondiale. Mais avant de chroniquer le film, comme d'habitude, un rappel du synopsis est de rigueur : quatre amis professeurs, décident de mettre en pratique la théorie d'un psychologue norvégien, selon laquelle l'homme aurait dès la naissance, un déficit d'alcool dans le sang. Et avec une rigueur scientifique, tous relèvent le défi, en espérant que leur vie soit meilleure ! Si dans les premiers temps, les résultats sont encourageants, la situation devient rapidement hors contrôle. 

Et quel objet filmique ce Drunk ! C'est bien simple, on ne sait plus où tourner de la tête, tant il nous enivre ! A commencer par sa bande-son dantesque, la chanson What a life vous restera pour sûr en mémoire longtemps après la fin de la séance ! Et que dire des acteurs ! On pense bien sûr à l'excellent Mads Mikkelson, qui nous offre, s'il vous plaît, une scène finale de danse digne des plus grands ! 

Sinon, pour revenir à l'histoire, Drunk brosse le portait de quatre hommes qui boivent joyeusement. Ici point de ton moralisateur, il s'agit de faire davantage une fable sur le phénomène d'addiction. Cette dramédie avance également par contrepoints. En effet, nous voyons les bons moments ainsi que les mauvais moments. S'ouvrant et se refermant sur des lycéens qui s'enivrent avec toujours cette fabuleuse chanson What a life, le long-métrage pose également la question du binge drinking (se saouler le plus vite et en bande).

Bref, à part cela, on retrouve bien les thèmes de Thomas Vinterberg dans Drunk ; à savoir des scènes collectives où l'alcool ronge les personnages. De plus, depuis sa rupture avec le dogme 95, le réalisateur forge un cinéma très esthétique. On voit effectivement, un souci du détail pour les décors, l'éclairage et bien sûr la bande originale. Le réalisateur, avec ce film, semble également faire un éloge de l'amitié sous fond d'alcoolisme libérateur. 

Pour finir, Drunk est-il ce bon cru annoncé ? Eh bien, OUI : c'est un excellent millésime, à déguster sans modération, diantre ! A la fois goûtu et âpre, ce cocktail des sens vous enivra ! Petit hic tout de même, le film possède quelques longueurs et manque d'un rythme certain. Mais tout est balayé par sa scène finale qui, comme je l'ai dit, change complétement la donne et fait de Drunk un grand cru label Cannes 2020.

Sur ce, à bientôt !

Le film est diffusé au TAP Castille de Poitiers. 

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