Greenland, le Dernier Refuge (2020) de Ric Roman Waugh

Malgré la pandémie de Covid-19 le film sort sur grand écran et, malheureusement, à un moment inopportun au vu de la tragédie récente au Liban. Enième film catastrophe hollywoodien mais pourtant avec un côté indé qui n'est pas pour déplaire. Le film est écrit par Chris Sparling, réalisateur mais surtout scénariste notamment de "Buried" (2010) et "Blackwood, le Pensionnat" (2018) tous deux de Rodrigo Cortès. Au départ le projet est porté par le réalisateur Neill Blomkamp avec la star Chris Evans tout juste sorti des Marvel. Finalement, l'un quitte le projet suivi de l'autre et la direction est alors confiée au réalisateur Ric Roman Waugh auquel on doit quelques bonnes séries B comme (2008) et (2013)...

Greenland, le Dernier Refuge (2020) de Ric Roman Waugh

Alors que la Terre se prépare à une catastrophe mondiale avec l'arrivée imminente d'une comète géante, la famille Garrity tente un ultime périple afin de trouver un refuge de la dernière chance. Entre panique et anarchie ambiante la famille joue leur va-tout... Le père de famille est incarné par Gerard Butler qui retrouve Ric Roman Waugh après "La Chute du Président" (2019) et qui revient au film catastrophe après "Geostorm" (2017) de Dean Devlin. La mère est jouée par Morena Baccarin, révélée par la série TV "Homeland" (2011-2013) et vue dans le dyptique (2016-2108) respectivement de Tim Miller et de David Leitch. Le fils est joué par le jeune Roger Dale Floyd aperçu dans le rôle du jeune Danny dans la suite "Doctor Sleep" (2019) de Mike Flanagan. Citons tout de même Scott Glen de retour après de nombreuses années d'absence après "The Paperboy" (2012) de Lee Daniels, "Jason Bourne : l'Héritage" (2012) de Tony Gilroy et le plus confidentiel "The Barber" (2014) de Basel Owies... Le film catastrophe à base de météorites (Tout savoir ICI !) est un sous-genre en soi, de "La Fin du Monde" (1930) de à à "Deep Impact" (1998) de Mimi Leder en passant par "Meteor" (1980) de Ronald Neame. Comme tous les films catastrophes le film se compose essentiellement de deux points de vue, celui des protagonistes principaux (une famille dans la grande majorité des cas) et la catastrophe elle-même et sa matérialisation (naturelle et/ou épidémiologique). Dans la plupart des films on est dans une importance visuelle de première ordre concernant l'impact visuel mais cette fois Ric Roman Waugh signe un film qui ne se focalise pas sur la force de frappe de la catastrophe et pas sur les images impressionnantes et/ou choquantes. D'abord et avant tout parce que le réalisateur n'a pas dû avoir le budget d'un Michael Bay ("Armageddon") ou d'un Roland Emmerich ("Le Jour d'Après" ou "2012"). Mais surtout il n'y a pas de héros plus fort que la nature, pas de personnage ayant un passé de guerrier et au courage quasi unique, mais seulement une famille dont le père n'a rien d'un surhumain. Premier bon point essentiel !

Greenland, le Dernier Refuge (2020) de Ric Roman Waugh

A cela on peut donc apprécier particulièrement la performance de Gerard Butler tout en sobriété et en homme "normal", bien épaulé par une Morena Baccarin aussi belle que touchante. Par contre, le plus gros bémol vient de la vraisemblance scientifique, ou comment peut-on croire à une comète "sortie de nulle part" ?! Surtout il nous est précisé qu'elle vient d'un autre système solaire ! La Nasa et les autres organismes sont vraiment de gros baltringues... Un autre petit bémol à deux autres paramètres qui plombent trop souvent ce genre de films, le "drame de trop" et le pathos systématique. Outre la comète dévastatrice, il faut évidemment une famille qui a son soucis mais c'est mieux (évidemment non !!!) quand il y en a plusieurs. Ainsi si le couple est en crise, ça ne suffit pas et donc l'enfant est de surcroît malade. Comme si il fallait ajouter la misère à la détresse était une obligation. Par là même, ce concept d'accumuler des flash-backs inintéressants car évidents par la simple évolution de la relation de couple n'est qu'un moyen de forcer les glandes lacrymales, cette sensation de forcer la main à nos sentiments n'est jamais agréables. Néanmoins, malgré le côté larmoyant on s'attache à la famille, le rythme est bon avec des rebondissements peu nombreux mais marquants et une bonne tension même si la fin est courue d'avance. Et donc le réalisateur signe un film catastrophe plutôt efficace et bien foutu à défaut d'être original. En prime un triste ironie du sort à la toute fin du film qui donne une dimension bien actuelle des choses. Un bon moment malgré les maladresses récurrentes du genre.

Greenland, Dernier Refuge (2020) Roman WaughGreenland, Dernier Refuge (2020) Roman Waugh