Filles de joie

Filles de joie

Première scène : trois silhouettes encapuchonnées enterrent un cadavre dans la terre sous une pluie battante. Dès lors, on se demande bien si nous nous sommes pas trompés de séance tant cette scène rappelle un thriller. Mais non, deux secondes plus tard, apparaît le titre du film : Filles de joie

Alors de quoi parle ce film en question ? Vous l'aurez bien compris, il s'agit en effet comme le titre le stipule d'un récit sur trois filles, dites filles de joie. On suit tour à tour le parcours de Circé, Athéna et Héra. Trois prénoms empruntés à la Grèce Antique, déesses pour de faux mais véritables héroïnes du quotidien. Elles se retrouvent tous les jours sur le parking de leur cité HLM pour faire des passes outre-France. Car nous avons ici affaire à de la prostitution dite "ordinaire". Ces femmes sont en effet soit mères de famille (Sara Forestier et Noémie Lvovsky) ou célibataire endurcie et chômeuse (Annabelle Langromme). 

On assiste alors à trois portraits de femmes, des femmes fortes et solidaires face à l'adversité. L'adversité est ici représentée par les hommes. Et c'est là que ça pêche. Car à défaut d'avoir un énième film sur le sujet de la prostitution, on a là aussi un film sur la victimisation des femmes. Le film ne sombre pourtant pas dans le misérabilisme, non, mais plutôt dans le manichéisme. En effet, nous avons d'un côté les femmes, non soumises et les hommes dépeints comme des monstres, à la fois juges et bourreaux. Et - attention je spoile - on en supprime un.

Bref, à part cela, on retiendra dans ce film l'excellent jeu des actrices à commencer par celui de Sara Forestier à l'aise dans tous les rôles. Puis aussi de Noémie Lvovsky, dans un registre que lui connaît moins. Enfin, on note la belle interprétation d'Annabelle Langromme, grande inconnue des écrans. 

Pour finir, Filles de joie n'est peut-être pas le film que l'on attendait mais il trotte tout de même longtemps dans notre tête après la séance. En outre, le film ne sombre jamais dans la vulgarité et la nudité gratuites. Les mots sont crus certes, mais le tout est plutôt bien filmé. On évite alors l’écueil du pathos pour laisser place à l'humour, un humour certes dramatique mais qui vient alléger le propos.

Un conseil, revenez dans les salles, plein de bons films ou reprises de films vous attendent ! Même si Filles de joie n'est pas forcément LE film de l'année, il mérite d'être vu !

Un seul mot : #OnIraTousAuCinéma ! 

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