Les conquérants de l'or noir

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Les conquérants de l’or noir » de Albert S. Rogell.

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« Ce qui se passe ici ? Des choses qui ne sont pas de ton goût... On a découvert du pétrole ! »

L’aventurier Dan Somers et Jim Gardner, un riche industriel, se disputent la concession de puits de pétrole situés en plein territoire indien. Leur rivalité prend une tournure plus agressive encore après que Somers ait dissuadé le chef indien Big Tree de vendre à son concurrent une partie des terres de la tribu contre une bouchée de pain. Jamais à bout de ressources, il s’adresse aussi au président Theodore Roosevelt, auprès duquel il s’est battu des années plus tôt…

« Les indiens vous offraient de racheter leurs terres. Il serait temps de réflechir à cette opportunité... Vous n’allez quand même pas rester cowboy toute votre vie ! »

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Le western n'a bien souvent raconté la conquête de l'ouest qu'à travers les mêmes prismes: la difficile installation des pionniers, la prédominance des grands éleveurs et celle de la cavalerie lancée dans les guerres indiennes pour protéger le territoire fraichement conquis et ses nouveaux occupants. Rares sont ceux qui se sont aventurés à traiter d'autres autres thématiques inhérentes à la conquête de l'ouest, pourtant nombreuses, comme la course au rail (« Pacific Express », « Les rivaux du rail ») ou la fièvre de l'or (« Je suis un aventurier »). Avec « Les conquérants de l'or noir » (initialement connu sous le titre « La ruée sanglante »), le réalisateur Albert S. Rogell sort donc des sentiers battus et évoque la fièvre du pétrole qui a gagné l'ouest américain dès la fin du 19ème siècle et qui a finalement été assez peu traité dans l'univers du western.

« Si vous êtes passée de l’autre côté de la barrière alors restez-y ! »

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Reste que nous sommes là dans une production Republic Pictures du début des années 40, période à laquelle le studio fait de sa vedette John Wayne une sorte de « Martine »: qu'il soit pharmacien (« Sacramento »), avocat (« Ouragan sur la Louisiane »), cowboy rieur et illettré (« L'escadron noir ») ou ici prospecteur de pétrole, le scénario est alors toujours peu ou prou le même. Le personnage de Wayne y est toujours un élément extérieur qui intègre une communauté pour y rétablir l'ordre, s'imposant comme le rival du truand/magnat local à qui il ravira in fine la fiancée malgré une relation qui débute toujours de façon électrique. En cela, « Les conquérants de l'or noir » ne déroge en rien au canevas établit par le studio. A ceci près que derrière la légèreté apparente (très bonne scène où Wayne rencontre le Président Roosevelt !) et le ton badin du film, celui-ci esquisse en filigrane une dénonciation acerbe de la spoliation des indiens et de leurs richesses. Un parti pris pro-indien qui est alors, en 1943, une chose suffisamment rare pour être saluée. C'est d'ailleurs aussi ce qui sauve de l’oubli ce petit western de série B à l'intrigue convenue et qui manque un peu d'enjeux et de tensions dramatiques. Un John Wayne sympathique, donc, mais sommes toutes assez mineur.

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Le DVD : Le film est présenté en version restaurée dans un Master Haute-Définition. Il est proposé en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation signée Patrick Brion.

Edité par Sidonis Calysta, « Les conquérants de l’or noir » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 6 mars 2020.

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