Mort du scénariste Jean-Loup Dabadie

Nous apprenons la mort d'un artiste assez incroyable, Jean-Loup Dabadie scénariste-dialoguiste majeur mais aussi écrivain, parolier, auteur de sketchs et auteur de théâtre, un artiste complet et prolifique qui nous a quitté ce dimanche 24 mai 2020 à l'âge de 81 ans.

Mort du scénariste Jean-Loup Dabadie

Né en 1938, Jean-Loup Dabadie est le fils de Marcel Dabadie parolier notamment de Maurice Chevalier et Julien Clerc. Si il est né à Paris, la guerre fait qu'il passe une grande partie de son enfance chez ses grands-parents à Grenoble. Il reviendra à Paris pour poursuivre ses études au lycée Louis-le-Grand puis ensuite il effectue des études de Lettres et se passionne pour la littérature.

Il n'a pas terminée ses études qu'il publie un premier roman, "Les Yeux Secs" (1957) suivi de "Les Dieux du Foyer" (1958). Il se lance dans le journalisme, d'abord pour le journal "Candide" dirigé alors par Pierre Lazareff, il co-fonde la revue "Tel Quel" avec Philippe Sollers et Jean-Edern Hallier et écrit également des critiques de films et des reportages pour la revue Arts.

Ses débuts sont déjà un bel exemple d'énergie qui profile déjà l'incroyable appétit de cet homme de lettre.

Dès 1962 il commence à travailler pour la télévision avec un certain Guy Bedos pour qui il signe plusieurs sketchs mais il doit effectuer son service militaire, il est affecé dans un régiment de parachutiste à Tarbes. Il signe ses premiers dialogues au cinéma pour les films "Les Parisiennes" (1962) films à sketchs collectif dont il signe le segment "Ella" de Jacques Poitrenaud qu'il retrouve aussitôt après pour un long métrage intégral "Conduite à Gauche" (1962).

Il se lance également dans la chanson en signant les paroles de "Le Petit Garçon" (1967) de Serge Reggiani. Cette même année 1867 il signe aussi sa prmeière pièce de théâtre "La Famille Ecarlate". Jean-Loup Dabadie touche à tout et avec succès.

Au cinéma il signe les scénarios de "Les Sultans" (1966) de Jean Delannoy et "Clérambard" (1969) de Yves Robert mais c'est avec le film "Les Choses de la Vie" (1970 - ci-dessous) de Claude Sautet (avec Michel Piccoli mort il y a seulement quelques jours) que son travail pour le Septième Art est enfin reconnu. Il signe le scénario et les dialogues et est reçoit le Prix Louis-Delluc.

Mort du scénariste Jean-Loup Dabadie

Les années 70 vont être particulièrement fructueuse pour l'auteur dans tous les domaines, chansons, théâtres, télévision mais aussi et surtout cinéma.

Il collabore plusieurs fois avec Sautet pour "Max et les Ferrailleurs" (1971), "César et Rosalie" (1972), "Vincent, François, Paul... et les Autres" (1974), "Une Histoire Simple" (1978) et suivront encore "Garçon !" (1983).

Mort du scénariste Jean-Loup Dabadie

Il collabore souvent avec les mêmes réalisateurs, pour Philippe De Broca il signe "La Poudre d'Escampette" (1971) et "Chère Louise" (1972), pour Claude Pinoteau (ci-dessus avec aussi Lino Ventura) il signe "Le Silencieux" (1973), "La Gifle" (1974) et "La Septième Cible" (1984) , pour Yves Robert il signe "Salut l'Artiste" (1973), "Un Eléphant ça Trompe Enormément" (1976 - ci-dessous), "Nous Irons Tous au Paradis" (1977), "Courage fuyons" (1979) et "Le Bal des Casse-Pieds" (1992)

Mort du scénariste Jean-Loup Dabadie

Mais on peut citer aussi les films "Une Belle Fille comme Moi" (1972) de François Truffaut, "Le Sauvage" (1975) de Jean-Paul Rappeneau ou encore "Attention Bandits !" (1987) de Claude Lelouch.

Etonnament, le scénariste-dialoguiste délaisse le cinéma pendant de nombreuses années à partir de la fin des années 80. Les années 90 sont particulièrement calmes, et sur tous les domaines (maladie ?! Choix de vie ?!).

On constate que même dans la chanson la grande majorité de ses oeuvres sont pour les années 70-80.

Mort du scénariste Jean-Loup Dabadie

D'ailleurs Jean-Loup Dabadie a écrit des sketchs pour de nombreux humoristes de Guy Bedos à Muriel Robin en passant par Michel Leeb et Pierre Palmade. Il a aussi signé un grand nombre de chanson pour des interprètes aussi différents que Mireille Mathieu, Barbara, Michel Polnareff, Claude François, Dalida, Petula Clark, Robert Charlebois, Johnny Hallyday, Michel Sardou, Henri Salvador, Jacques Dutronc, Juliette Greco... etc... Et Julien Clerc succédant ainsi à son père.

Il travaille également régulièrement au théâtre, pour ses propres pièces comme "Je ne suis pas un Homme Facile" (1993) ou pour des adaptations comme "Deux sur la Balançoire" (2006) de William Gibson.

Il est admis à la vénérable Académie Française en 2008, après avoir échoué une première fois en 1989.

Il revient ensuite au cinéma pour trois films réalisés par Jean Becker, "La Tête en Friche" (2010), "Bon Rétablissement" (2014) et "Le Collier Rouge" (2018 - ci-dessous). Ces deux derniers films demeurent ses deux derniers travails d'écriture.

Mort du scénariste Jean-Loup Dabadie

L'auteur a été marié avec la femme de lettre Geneviève Dormann avec qui il a eu une fille, puis pendant 20 ans avec Marie Dabadie, ex-administratrice de l'Académie Goncourt, avec qui il a eu deux autres enfants. Il a ensuite été en couple à la fin des années 80 avec la comédienne Julie Arnold connue alors pour la série TV "Marc et Sophie" (1987-1991). Il s'est remarié une ultime fois en 1997.

Mort du scénariste Jean-Loup Dabadie

Jean-Loup Dabadie a été un auteur complet, curieux et particulièrement omniprésent dans tous les domaines culturels sur près de six décennies, même si sa grosse période reste les années 70.

Jean-Loup Dabadie est mort l'hôpital ce dimanche 24 mai 2020 à l'âge de 81 ans... "Salut l'Artiste" !