La Terre et le Sang (2020) de Julien Leclercq

Film siglé Netflix pour ce nouveau film de Julien Leclercq, qui semble donc un peu perdu dans ses projets après avoir déjà signé (2918) en attendant de pouvoir lancer son projet "Prost". A priori donc toujours pas de "Prost" et voilà qu'il remet le couvert avec un nouveau film d'action dont il s'est fait une spécialité, jusqu'ici pour des films plutôt sympas et efficaces. Pour cette nouvelle histoire le cinéaste auquel on doit aussi (2011) co-signe le scénario avec Jérémie Guez réalisateur-scénariste de (2018) et avec qui il avait déjà collaboré sur "Lukas"...

La Terre et le Sang (2020) de Julien Leclercq

Saïd se sait mourant, et décide de vendre sa scierie afin de laisser ce qu'il faut à sa fille de 18 ans, sourde-muette. Mais avant la vente il apprend qu'un de ses employés, jeunes en réinsertion, a caché une voiture remplit de cocaïne dans sa scierie. Avant de pouvoir prévenir la gendarmerie, le gang qui a été spolié arrive à la scierie qui se situe dans un endroit isolé... Le patron de la scierie est incarné par Sami Bouajila qui retrouve donc son réalisateur après "Braqueurs" (2016) et "Lukas" (2018). Sa fille est interprétée par Sofia Lesaffre vue dans "Nous Trois ou Rien" (2015) de Kheiron et "Les Misérables" (2019) de Ladj Ly, son employé par qui tout arrive est joué par Samy Seghir rhéros du dyptique "Neuilly sa Mère !" (2009-2018) de Gabriel Julien-Laferrière, et enfin le chef de gang est incarné par le magnétique Eric Ebouaney vu dans "Le flic de Belleville" (2018) de Rachid Bouchareb et (2019) de Brian De Palma, et qui retrouve la jeune Sofia Lesaffre après "Nous Trois ou Rien"... Vu le speech on aura une pensée pour le magnifisque et tragique "La Horse" (1970) de Pierre Granier-Deferre avec ; on retrouve l'isolement, le milieu agricole/forestier, le jeune con qui cache de la drogue, et le gang qui vient chercher son paquet... Malheureusement, si depuis ses débuts Julien Leclecq s'est positionné comme un des rares français à offrir du film d'action pur jus made in France froid et violent cette fois il déçoit sur tous les paramètres. D'abord on se dit que les gendarmes ne sont pas bien soupçonneux (une voiture inconnu au bataillon avec quatre gars dedans sur leur parking et personne ne se pose de question ?!) mais bon, pourquoi pas sont si cons les bleus au cinéma qu'on ne s'étonnerait pas plus que ça.

La Terre et le Sang (2020) de Julien Leclercq

Ensuite, à force de vouloir créer une atmosphère propice à un thriller sombre le cinéaste abuse assurément niveau lumière au point que l'histoire évolue sans qu'il fasse jamais vraiement nuit, jamais vraiment jour, sorte de jour éternel façon pôle nord. Mais le pire arrive avec le meilleur à partir de l'assaut du gang. On sourit quand le gang trouve comme par magie un bidon d'essence (c'est dingue comme ils en ont tous dans tous les films), on trouve très bête cette façon de jeter une kalashnikov comme n'importe quel objet sans valeur mais en prenant bien soin de retier le chargeur, qu'on jette aussi bien entendu. Par contre, la brutalité est fatale, ça frappe fort, ça fait mal et quelques séquences font leur petit effet. Et si on tique un instant sur un patron de scierie qui tue sans sourciller, avec le recul on apprécie plutôt le fait que le cinéaste n'appuie pas le trop explicatif, on peut déceler quelques indices bien suffisants (jeunes en réinsertion, réflexe de s'attendre à u ne visite...). Le fait que la fille soit sourde-muette aurait peu être plus exploitée dans le récit. Mais le pire dans tous ça reste l'ultime sursaut, ce rebondissment tellement éculé et attendu qu'on espère qu'il ne va pas arriver. Non monsieur Julien Leclercq pas ça ! Et bien si, le truc le plus banal et systématiquement facile arrive pourtant... Dommage... Avec ce film le réalisateur signe sans aucun doute son film le moins abouti car le plus faineant malgré un joli casting et un côté "La Horse" version 21ème siècle.

Note :

Terre Sang (2020) Julien Leclercq