Et pour Quelques Dollars de Plus (1965) de Sergio Leone

Après le succès inattendu de "Pour une Poignée de Dollars" (1964), Sergio Leone poursuit son oeuvre pour construite ce qui va devenir une des trilogies les plus mythique du cinéma. S'il garde les mêmes producteurs le cinéaste va par contre choisir d'autres scénaristes dont Luciano Vincenzoni et Setgio Donati, futurs habitués du western spaghetti et qui retrouveront d'ailleurs Leone ensuite. Grâce au succès du film précédent Sergio Leone peut compter sur une augmentation substancielle du budget, passant des 200000 dollars du premier à 600000 pour ce film-ci ; comme quoi le titre est particulièrement adéquate ! Et ce n'est pas une mince affaire, car si "Pour une Poignée de Dollars" était directement inspiré par "Yojimbo" (1961) de Akira Kurosawa, pour ce second film il a fallu créer une histoire entière qui soit cohérente. Car sur le fond il ne s'agit pas d'une suite "réelle", mais une suite thématique, un second volet où Leone va continuer sa métamorphose de la mythologie du far-west... A proximité de la frontière mexicaine, alors la guerre de Sécession fait rage, deux chasseurs de prime vont finir par s'allier pour capturer (mort ou vif cela va de soit !) le hors-la-loi El Indio qui s'apprête, à peine sortit de prison, à braquer une banque avec son gang. Si Le manchot est un "vrai" chasseur de prime, son acolyte Mortimer a un dessein plus personnel...

Et pour Quelques Dollars de Plus (1965) de Sergio Leone

Pour le casting, une bonne partie était déjà dans l'opus précédent, offrant leurs trognes de beaux salopards de l'ouest et qu'on retrouve dans bon nombre de western spaghetti de l'époque. Citons donc les Joseph Egger, Mario Brega, Benito Stefanelli, Aldo Sambrell, Lorenzo Robledo, Frank Bragna, Antonio Molino Rojo, Luigi Pistilli et, surtout, un certain Klaus Kinski dans un de ses derniers seconds rôles inénarrables avant de monter les échelons du générique avec "le Grand Silence" (1966) de Sergio Corbucci et surtout le chef d'oeuvre "Aguirre la Colère de Dieu" (1972) de Werner Herzog. Dans les trois rôles principaux on retrouve deux des acteurs du film précédent, Clint Eastwood qui est encore un peu à l'ombre de sa série TV "Rawhide" (1959-1965), puis Gian Maria Volonte également pas encore en haut de l'affiche dans ses autres films dont "Les Saisons de notre Amour" (1965) de Florestano Vancini qu'il tourna entre temps. Et un nouveau venu dans l'univers du spaghetti mais pas du western, à savoir l'acteur Lee Van Cleef (qui inspirera ensuite l'adversaire de Lucky Luke dans l'album n°72 "Chasseur de Primes !) qui avait déjà écumé le genre dans bien des films américains, et pas des moindres, en jouant le pistolero par exemple dans "Le Train Sifflera Trois Fois" (1952) de Fred Zinneman et "L'Homme qui Tua Liberty Valance" (1962) de ... Si on retrouve des acteurs de "Pour une Poignée de Dollars", surtout Eastwood et Volonte, ils ne reprennent pas spécifiquement leur rôle, interprétant d'autres personnages même si dans le cas de l'homme sans nom alias Eastwood il est permis de fantasmer son personnage portant le même poncho avec ses impacts de balles (pour les plus pointus !) ; mais pour on peut pourtant y voir un autre personnage, appelé Le Manchot parce qu'il utilise toujours sa main gauche pour que sa main droite ne lâche pas son pistolet sous son poncho.

Et pour Quelques Dollars de Plus (1965) de Sergio Leone

La première partie du film voit le face à face entre les deux chasseurs de primes, se regardant en chiens de faïences, espérant doubler l'autre et ramasser la mise tandis qu'en parallèle El Indio s'échappe et se venge. Ce parallèle accentue ainsi l'opposition entre la fantaisie, la légèreté de la partie chasseurs de primes vis à vis de la violence de sang froid et gratuit concernant El Indio. La seconde partie devient plus lyrique, le conflit toujours plus palpable après l'association des deux chasseurs et leur infiltration dans le gang. La grande idée du scénario est d'ajouter des flash-backs traumatiques, allant d'un premier assez court et intriguant (on n'apprend que peu de chose, avec une musique provenant d'une montre mécanique), ne laissant que peu d'indice en allant crescendo au fil du récit jusqu'au dernier duel. Un concept qui sera repris avec encore plus de maestria dans un prochain chef d'oeuvre. Encore plus que dans son premier western, Leone intensifie l'effet de temps suspendu, il continue les gros plans sur les gueules et les regards instillant un climax singulier que la musique de Ennio Morricone emmène au zénith. A la fois violent et envoûtant, Leone signe un second film plus ambitieux mais un chouïa moins aboutit dans ses effets que le sera les prochains Leone... Quoi qu'on le sait parce qu'aujourd'hui on a déjà vu les chefs d'oeuvres suivants ! La plus grande déception reste sans doute le final, où le duel tant attendu n'arrive pas vraiment et un dernier "sursaut" trop facile. Leone se perfectionne... Le nouveau succès arrivant en amassant seulement aux Etats-Unis 15 millions de dollars au box-office, permettra à Sergio Leone de voir encore plus grand, encore plus loin...

Note :

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Pour info bonus, Note de mon fils de 11 ans :