After the Wedding (2020) de Bart Freundlich

Très peu connu Bart Freundlich a pourtant tourné plusieurs films, dont la plupart ne valent que par son interprète principale, à savoir une certaine Julianne Moore, star et surtout conjointe du cinéaste depuis 1996 pour qui elle a joué dans "Back Home" (1997, "World Traveler" (2001) et "Chassé-Croisé à Manhattan" (2005). Pour ce nouveau projet, Bart Freundlich transpose l'excellent film éponyme (2006) de Susanne Bier avec Mads Mikkelsen et Sidse Babett Knudssen. Il en profite pour signer le scénario et, surtout, il modifie un point essentiel, il inverse les protagonistes principaux hommes-femmes ce qui permet d'offrir un rôle à son épouse Julianne Moore qui a l'avantage d'être plus bankable que de produire un film rien que sur son propre nom. Donc le directeur de l'orphelinat devient une femme et le milliardaire devient une femme working girl...

After the Wedding (2020) de Bart Freundlich

Au bord de la faillite, une directrice d'un orphelinat en Inde se retrouve contrainte de se déplacer un New-York pour vendre son projet et ainsi obtenir un don important de son mécène principal, une patronne d'une importante société. Mais sur place, la patronne temporise et l'invite au mariage de sa fille où elle va devoir faire face à un passé qu'elle s'est efforcée d'oublier... Donc,,le rôle de la mécène revient à la talentueuse Julianne Moore qui retrouve un rôle qui n'est pas sans rappeler ceux des films "Still Alice" (2014) de Wash Westmoreland et Richard Glatzer puis (2015) de Peter Sollett. La directrice de l'orphelinat est incarné par Michelle Williams plutôt amatrice de ciné indé qui y revient donc entre (2018) de Ruben Fleischer et du prochain "Venom 2" (2021) de Andy Serkis. L'homme au centre est joué par Billy Crudup qui se fait malheureusement bien rare mais vu dans "Justice League" (2017) de Zack Snyder et "Bernadette a Disparu" (2019) de Richard Linklater, et enfin, la jeune mariée est interprétée par la méconnue Abby Quinn aperçue dans le récent "Les Filles du Docteur March" (2019) de Greta Gerwig... Evidemment, on est perplexe devant ce remake d'un film salué unanimement à l'époque avec en prime une nomination à l'Oscar du meilleur film étranger, ce qui ne risque d'arriver à ce cinéaste ennuyeux.

After the Wedding (2020) de Bart Freundlich

Le seul intérêt de ce film pour lui est de pouvoir travailler grâce à l'aura de sa conjointe, et le notre est de pouvoir admirer le talent du duo Williams-Moore pour le spectateur. La vraie différence avec Susanne Bier est le manque total de subtilité de Freundlich qui tombe dans le pathos et use de grosses cordes pour offrir un mélo tire-larme cousu de fil blanc. Car oui, en effet, sans connaître le film original danois on voit venir de loin le rebondissement ultime qui va finir évidemment par nous émouvoir. Et là, à ce point critique le film surnage bel et bien que par et pour les deux actrices qui usent de tout leur charme et de leur sensibilité pour faire passer la pilule. Le parallèle pauvreté/richesse n'existe pas, le rapport à la maladie est à peine effleurée, le relation maternelle est survolée, et seul la crise émotionnelle semble intéresser le réalisateur qui signe une mise en scène sans relief ni intensité. Le film a été présenté au Festival de Sundance et n'aura fait que peu de bruit... Comme tous les films précédents de monsieur Moore. Vu et oubliable.

After Wedding (2020) Bart Freundlich