PAPICHA – 13,5/20 | TROIS JOURS ET UNE VIE – 11/20 | L’INTOUCHABLE – 13/20 | LE MANS 66 – 10/20 (Rattrapage confiné)

Trois jours et une vie : AffichePapicha : AfficheLe Mans 66 : AfficheL'Intouchable, Harvey Weinstein : Affiche

LE MANS 66 – 10/20
De James Mangold
Avec Matt Damon, Christian Bale
Avis : A première vue, rien de très passionnant dans ce fait divers qui a vu s’opposer dans les années 60 deux des plus gros industriels du secteur automobile pour savoir qui aurait la plus grosse. En l’occurrence la plus rapide. Mais on se fait assez vite à l’idée que ce n’est pas qu’un a priori… La rivalité entre Ford et Ferrari est un excellent point de départ mais ne devient jamais le sujet principal du film. En ce sens, la course à la confection de la meilleure voiture qui se joue en coulisse n’est pas très palpitante, car dépouillée des enjeux économiques et de la truculence d’une guerre des égos. Le Mans 66 préfère se consacrer sur la dynamique entre l’ancien coureur automobile blessé et son héritier, un pilote surdoué mais incontrôlable. Un traitement qui privilégie l’humain, l’amitié, le respect et le dépassement de soi, plein de bons sentiments comme Hollywood en raffole. C’est un angle en soi intéressant mais plombé par un Christian Bale en surjeu comme jamais. Et comme les scènes de course n’atteignent jamais un niveau d’intensité fou, même pas les 24 heures, Le Mans 66, bien qu’agréable, s’oublie aussi rapidement.
Dans le genre, et bien que je n’y connaisse absolument rien au sport automobile, Rush de Ron Howard était autrement plus excitant.

Synopsis : Basé sur une histoire vraie, le film suit une équipe d’excentriques ingénieurs américains menés par le visionnaire Carroll Shelby et son pilote britannique Ken Miles, qui sont envoyés par Henry Ford II pour construire à partir de rien une nouvelle automobile qui doit détrôner la Ferrari à la compétition du Mans de 1966.

L’INTOUCHABLE – 13 / 20
De Ursula Macfarlane
Avis : A charge, évidemment, éloquent bien sûr, répugnant et révoltant sans aucun doute, le documentaire montre Weinstein dans toute sa monstruosité sans nier son génie, celui-là même qui lui a conféré ce statut d’intouchable. Il a construit son empire à coup de chefs d’œuvre mais au prix de vies brisées. Il aura fallu que son empire s’effondre pour que la parole soit autorisée à se libérer et son comportement maladif et abject révélé au grand jour. C’est malheureux mais constitue le point de départ du mouvement #metoo et l’amorce spectaculaire d’une révolution en marche mais encore loin d’avoir réglé la question de l’égalité des sexes.

Synopsis : Une plongée au cœur de la saga la plus explosive de l’histoire du Cinéma : L’INTOUCHABLE raconte l’histoire de l’ascension et de la chute du magnat d’Hollywood Harvey Weinstein.

3 JOURS ET UNE VIE – 11 /20
De Nicolas Boukhrief
Avec Sandrine Bonnaire, Pablo Pauly, Charles Berling

Avis : Adapté d’un roman de Pierre Lemaitre, qui avant d’écrire sa brillante fresque historique (Au revoir là-haut, Couleur de l’incendie, Miroir de nos peines) consacrait sa plume aux polars, Trois jours et une vie est un thriller noir et rêche qui suit le quotidien bouleversé d’un village après la disparition d’un enfant. A la réalisation, Boukhrief accompagne le mystère et le secret en misant sur ses personnages grâce à une longue introduction. En amplifiant les non-dits et personnifiant le malaise, il matérialise la chappe de plomb qui s’abat sur le village après la disparition du garçon.
L’ennui est que cette thématique a beaucoup été traitée en format séries TV dernièrement, et Trois jours et une vie souffre la comparaison. D’autant plus que le jeu des comédiens est assez inégal, en particulier celui de Charles Berling, en contre-emploi totalement raté. Le drame social perd par conséquent de son impact. Le thriller fonctionne malgré tout.

Synopsis : 1999 – Olloy – Les Ardennes belges.
Un enfant vient de disparaître. La suspicion qui touche tour à tour plusieurs villageois porte rapidement la communauté à incandescence. Mais un événement inattendu et dévastateur va soudain venir redistribuer les cartes du destin…

PAPICHA – 13,5 / 20
De Mounia Meddour
Avec Lyna Khoudri, Shirine Boutella
Avis : Papicha suit Nadjma, jeune algérienne étudiante en Français au début des années 90, éprise de liberté et amoureuse de son pays malgré la guerre et la montée de l’intégrisme religieux dans le pays. Elle tente de continuer à créer ses robes qu’elle vend dans les toilettes de boîtes de nuit, mais la pression sur les femmes se fait de plus en plus pressant alors qu’elles sont sommées de porter le hidjab. L’insouciance va disparaitre lorsqu’un évènement dramatique survient et bouleverse la vie de Nadjma. Elle alors va se plonger dans un projet qui va devenir une obsession, pour sa propre liberté et celle des femmes algériennes, préparer un défilé dans son école alors que le climat politique se durcit et que les libertés se réduisent.
Le style est sûr et discret pour un premier film. Papicha est filmé dans l’urgence et de manière organique, la caméra capture au plus près ses actrices, révélant la jeune Lyna Khoudri, formidable de détermination. Les scènes de violences surgissent souvent sans crier gare et n’en sont que plus choquantes. Cette nécessité de l’instant donne son style au film. Un film terrifiant et éminemment féministe.

Synopsis : Alger, années 90. Nedjma, 18 ans, étudiante habitant la cité universitaire, rêve de devenir styliste. A la nuit tombée, elle se faufile à travers les mailles du grillage de la Cité avec ses meilleures amies pour rejoindre la boîte de nuit où elle vend ses créations aux  » papichas « , jolies jeunes filles algéroises. La situation politique et sociale du pays ne cesse de se dégrader. Refusant cette fatalité, Nedjma décide de se battre pour sa liberté en organisant un défilé de mode, bravant ainsi tous les interdits.