Aujourd'hui est mort l'actrice italienne Lucia Bosè, morte ce 23 mars 2020 à l'âge de 89 ans.

Née en 1931 à Milan, Lucia Borloni est issue d'une famille modeste et doit travailler dès ses 14 ans. Elle sera dactylo dans un cabinet d'avocat et vendeuse dans une pâtisserie. L'anecdote suprême veut qu'un certain Luchino Visconti l'ait rencontré alors qu'elle était justement vendeuse de pâtisserie et qu'il lui aurait prédit qu'elle fera du cinéma. Une de ses amies envoie une photo d'elle à un concours de beauté qui va la mener jusqu'au concours de Miss Italie qu'elle va gagner en 1947 en ayant comme 1ère dauphine Gianna Maria Canale et en 2nde dauphine Gina Lollobrigida, rien que ça !

Du jour au lendemain Lucia Borloni devient connue et se voit couverte de prix et de cadeaux luxueux. Et surtout on lui propose des rôles et des essais notamment pour "Riz Amer" (1949) de Giuseppe De Santis mais c'est finalement Silvana Mangano (concurrente à Miss Italie 1947 également) qui obtient le rôle. Mais elle retrouve le réalisateur De Santis pour son premier film, "Pâques Sanglantes" (1950 - ci-dessous) mais qui aura un succès bien plus modeste.

Elle tourne quelques films encore sans vraiment connaître le succès comparé à ses camarades Miss qui sont déjà devenues de stars.

Il faut attendre "La Dame sans Camélias" (1953 - ci-dessous) de Michelangelo Antonioni pour connaître son premier succès personnel malgré que le cinéaste désirait en premier lieu Gina Lollobrigida.

Lucia Bosè enchaine les tournages avec "Le Village Magique" (1953) de Jean-Paul Le Chanois, "Symphonie Inachevée" (1954) de Glauco Pellegrini mais se fait éclipser par une toute nouvelle vedette française, une certaine Brigitte Bardot dans le film d'espionnage "Haine, Amour et Trahison" (1954) de Mario Bonnard.

Un temps fiancée au jeune premier Walter Chiari elle finit par épouser en 1954 le matador Luis Miguel Dominguin qui vient de rompre avec Ava Gardner ; elle aura trois enfants de lui et part s'installer en Espagne. Elle en profite pour tourner sous la direction de cinéaste hiqpanique. On peut citer "Mort d'un Cycliste" (1955 - ci-dessous) de Juan Antonio Bardem et "Cela s'appelle Aurore" (1956) de Luis Bunuel.

Elle tourne également en France avec "Toute la Mémoire du Monde" (1956) de Alain Resnais et "Le Testament d'Orphée" (1959) de Jean Cocteau.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, Lucia Bosè se retire ensuite du monde du cinéma. Si officiellement c'est pour s'occuper de sa famille on peut penser objectivement que l'actrice s'est lassée d'attendre une reconnaissance et/ou une renommée qui tarde à venir.

Son retour arrive l'année de son divorce où elle joue dans "Sous le Signe du Scorpion" (1968 - ci-dessous) des frères Taviani. Ce retour signe clairement une envie de cinéma tant l'actrice va multiplier les expériences et les tournages comme jamais auparavant.

Elle joue dans "Satyricon" (1969) de Federico Fellini, "Metello" (1969) de Mauro Bolognini, "Les Enfants de Choeur" (1972) de Ducio Tessari... Elle persévère dans un cinéma d'auteur voir élitiste dont on peut citer "Nathalie Granger" (1972) de Marguerite Duras ou "Lumière" (1976 - ci-dessous vêtue en jaune, Moreau vêtue en bleu) de Jeanne Moreau.

Pendant les années 80 elle commence à tourner moins, à apparaître aussi à la télévision. Néanmoins on peut citer "Chronique d'une Mort Annoncée" (1987) de Francesco Rosi.

Elle joue le personnage âgée, alter ego de Marie Gillain dans "Le Dernier Harem" (1999) de Ferzan Ozpetek. Tournant désormais très peu, dans son dernier elle joue son propre rôle dans "One More Time" (2013) de Pablo Benedetti et David Sordella.

Lucia Bosè a chanté également, enregistrant un disque en 1981 et en 1982.

Depuis son enfance elle avait un rêve, quelle exauce en 2000 en fondant un musée des anges dans la ville de Turégano en Espagne.

Sa dernière apparition en public eût lieu en 2019 en Italie à la Festa di Roma où elle est venue présenter sa biographie.

Lucia Bosè était une actrice sublime mais sans doute moins "latina", moins pulpeuse que ses concurrentes directes ce qui lui a sans doute coûté une carrière plus prestigieuse. Mais la star reste dans les mémoires cinéphiles pour sa beauté qui a envoûté bon nombre de films qui mériteraient, comme elle, d'être mis en avant.

Lucia Bosè est une des victimes de la pandémie de coronavirus qui frappe le monde depuis 3-4 mois maintenant. La star touchée au préalable par une pneumonie est morte après avoir été diagnostiquée au Covid-19 ce lundi 23 mars 2020 à l'âge de 89 ans.