On ne Vit que Deux Fois (1967) de Lewis Gilbert

Après quatre films au succès considérable, ce nouveau projet est adapté du roman éponyme (1964) de Ian Fleming. Ce film est le premier de la franchise qui, outre ses producteurs historiques, est dirigé par de nouveaux venus ce qui prouvent aussi que les producteurs cherchent à se renouveler. Ainsi, le scénariste maison Richard Maibaum (qui reviendra dès le prochain) laisse sa place à un certain Roald Dahl, surtout connu pour ses romans pour enfants dont "Charlie et la Chocolaterie" (1964) et plus tard "Le Bon Gros Géant" (1982) respectivement adaptés au cinéma récemment avec "Charlie et la Chocolaterie" (2005) de Tim Burton et plus tard "Le Bon Gros Géant" (2016) de Steven Spielberg. Il co-signe le scénario avec Harold Jack Bloom auquel on doit (1953) de Anthony Mann et "La Terre des Pharaons" (1955) de Howard Hawks.

On ne Vit que Deux Fois (1967) de Lewis Gilbert

Par là même, un nouveau réalisateur est choisi en la personne de Lewis Gilbert qui venait de signer le succès "Alfie le dragueur" (1966) avec Michael Caine. Lewis Gilbert reviendra plus tard en signant "L'Espion qui m'Aimait" (1977) et "Moonraker" (1979), A la différence des premiers films, celui-ci est également le premier qui dévie fortement de l'oeuvre originel... L'organisation SPECTRE organise des "vols" de satellites afin de créer un conflit entre USA et URSS pour le bénéfice d'un état asiatique mystérieux. James Bond collabore avec les services secrets japonais pour contrer SPECTRE... Aux côtés des désormais récurrents Bernard Lee/M, "Desmond Llewelyn/Q et Lois Maxwell/ Moneypenny on retrouve celui qui est encore l'unique 007 Sean Connery qui incarne l'espion pour la 5ème fois. Chez les japonais on peut citer Tetsuro Tamba qui retrouve Lewis Gilbert après "La Septième Aube" (1964) et la James Bond Girl Mie Hama vue dans "Lily la Tigresse" (1966) de et avec Woody Allen. Autre JBG avec Karin Dor qu'on peut revoir dans "L'Etau" (1969) de Alfred Hitchcock. Dans le rôle du icônique Ernst Stavro Blofeld il y a Donald Pleasence vu cette même année dans "La Nuit des Généraux "(1967) de Anatole Litvak, tandis qu'on notera un rôle interprété par Charles Gray qui incarnera Blofeld quelques années plus tard dans "Les Diamants sont Eternels" (1971) de Guy Hamilton... Ce film est sans doute le plus mauvais des 007 avec Sean Connery malgré un prologue enchanté par un tube de Nancy Sinatra. On rencontre enfin en "chair et en os" le numéro 1 du SPECTRE, on peut enfin mettre un visage sur Ernst Stavro Blofeld qu'on avait juste entr'aperçu dans "Bons Baisers de Russie" (1963) et "Opération Tonnerre" (1965).

On ne Vit que Deux Fois (1967) de Lewis Gilbert

Le Japon s'avère assez secondaire, un pays aussi riche culturellement est résumé à deux belles espionnes pas plus utiles que deux geishas. Sinon, les féministes doivent s'agacer devant un Bond/Connery de plus en plus goujat et/ou tombeur de ses dames (comme des mouches !). Et pourtant on peut dire que la production a mis les moyens, notamment pour les décors, ainsi le volcan a coûté à lui seul l'équivalent du budget de "James Bond contre Dr. No" ! Mais le pire réside dans cette propension à l'invraisemblance, à la surenchère incontrôlée dont on peut citer deux des séquences les plus marquantes du film, mais aussi les plus ridicules : la bataille en hélicos où comment Bond en mini-hélico se débarasse si facilement de plusieurs hélicos de guerre, et l'assaut du volcan où les hommes du SPECTRE sont si mauvais tireurs que ça en devient risible. Dommage tant ces deux scènes auraient dû être les deux sommets du film. Pour l'anecdote, un des pilotes d'hélicos était un des derniers kamikazes survivants de la Seconde Guerre Mondiale. Le maquillage "japonisant" de Bond/Connery est du plus mauvais effet de surcroît. Et pourtant le côté exotique nippon a son charme, l'intrigue reste efficace et l'effet cavalerie assure le spectacle malgré les tirs amateurs. Loin d'être un des meilleurs mais ça reste divertissant.

Note :

Deux Fois (1967) Lewis GilbertDeux Fois (1967) Lewis Gilbert