Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

Harry Potter et le prisonnier d'AzkabanCuaron aux manettes; modernité à tous niveaux
Après deux honnêtes opus mais guère inventif de Chris Columbus, avec Alfonso Cuaron la saga prend de l’épaisseur. Moins linéaire et sage que son prédécesseur, il prend des libertés avec l’histoire, opère des coupes sombres et donne un souffle de modernisme. Le trio Harry/Hermione/Ron entre dans l’adolescence et Cuaron joue avec ce passage. Au-delà du rapprochement physique entre Hermione et Ron, tous trois font moins figure d’images iconiques : ils sont en colère, pleurent, s’amusent, font des soirées bonbecs entre copains,… Et surtout fini les soutanes ou les uniformes britishs, ils portent des vêtements « normaux » ; parfait pour l’identification de nos teenagers. Et la peur de grandir, du futur, de son destin ; les craintes liées à l’adolescence sont toutes bien présentes même dans les moments heureux ; le ciel s’assombrit. Au-delà d’un scénario judicieusement resserré et d’une dernière heure hyper captivante autour d’un jeu temporel, la réalisation est magique et les couleurs moins saturées. La caméra virevolte et donne l’impression au spectateur de découvrir Poudlard comme on ne nous l’avait jamais présenté. Quelle riche idée d’avoir collé la cabane d’Agritt en contre bas de l’école ; et de bonnes idées comme celle-ci sont légion. Banni les plans serrés sur les personnages, la caméra préfère les plans larges et circulaires qui donnent toujours à voir autre chose qu’un banal dialogue ; Cuaron apporte de la richesse au récit. L’écriture et le casting autour de fabuleux personnages apportent de la folie et du dynamisme : Sirius, Lupin, Pettigrew, Trelawney ; même les anciens comme Dumbledore (plus jeune, vif et imprévisible) ou Drago (moins caricatural) paraissent renaitre. Un bel épisode ; le meilleur selon les amateurs… tout simplement peut-être car porté par le meilleur réalisateur ayant intervenu sur la série.
Sorti en 2004
Ma note: 16/20