Play (2020) de Anthony Marciano

Après le très sympa (2013) et le plus navrant "Robin des Bois, la Véritable Histoire" (2015), le réalisateur Anthony Marciano retrouve son acolyte, ami et co-scénariste Max Boublil pour une comédie sous acide nostalgique. Les deux compères, nés en 1979, ont eu envie de se replonger dans leur jeunesse où le monde était sans internet et sans smartphone. Le cinéaste précise : "Nous avons des personnalités totalement opposées mais nous sommes nés la même année et avons grandi ensemble, à Paris, donc on partage les mêmes références. Par ailleurs, dans le travail, nous sommes complémentaires." On retrouve donc un peu de la nostalgie ambiante déjà amorcée dans "les Gamins" avec, cette fois, une plongée plus immersive grâce au Found Fountage qui accentue le côté documentaire de vidéos souvenirs...

Play (2020) de Anthony Marciano

Le film débute aujourd'hui, après un évènement il décide de revoir toutes ses cassettes vidéos enregistrées. On retourne ainsi en 1993 où Max se voit offrir un caméscope et décide dès lors de filmer le plus possible sa vie. Avec on lui, on suit donc le destin de sa maman, ses relations amicales avec sa bande composée de Matthias, Emma et Arnaud, de leur adolescence jusqu'à leur vie adulte... Evidemment le rôle de Max échoit à Max Boublil, Matthias est incarné par Malik Zidi vu dernièrement dans "Tout ce qu'il me reste de la Révolution" (2019) de et avec Judith Davis, Arnaud est joué par le méconnu Arthur Perier-Pillu (fils du photographe people Jean-Marie Périer et animateur radio), Emma est interprétée par la très charmante Alice Isaaz qui retrouve ainsi la maman Noémie Lvovsky après "Rosalie Blum" (2016) de Julien Rappeneau, cette dernière retrouve aussi Malik Zidi après la série TV "Nox" (2018). Le papa de Max est joué par Alain Chabat qui confirme une certaine filiation avec Boublil après "Les Gamins". Et enfin, le personnage de Fanny est jouée par la jolie Camille Lou vue dans les comédies "Epouse-moi mon Pote" (2017) de et avec Tarek Boudali et "Jusqu'ici Tout va Bien" (2019) de Mohamed Hamidi... La première gageure et judicieuse idée est d'avoir choisit un casting cohérent pour trouver les jeunes qui incarnent les personnages à 14 ans puis à 20 ans. Il aura fallu un casting de 9 mois et plus de 3000 auditions pour trouver des jeunes comédiens bons et assez proches physiquement. Ensuite le film parlera sans doute beaucoup plus à la génération concernée (les 37-44 ans) notamment par les références diverses et multiples qui servent aussi à se positionner chronologiquement. Le passé offre un panel classique de l'adolescence, sans grande originalité, notamment en banalisant un chouïa la drogue, mais aussi et surtout en trouvant quelques belles trouvailles comme l'escalade du plancher où les jeux de rôles.

Play (2020) de Anthony Marciano

Le plus décevant finalement c'est que la partie adolescence est assez vite expédiée tandis que la partie adulte prend beaucoup trop de place. Décevant car on a à peine le temps d'apprendre à connaître le groupe d'amis qu'on est déjà à 20 ans. Pour faire court 20% à 14 ans, 40% à 20-24 ans et 40% pour la trentaine. Le soucis est que la partie la plus intéressante (et celle qu'on nous vend !) est la moins traitée. La partie adulte est la moins surprenante avec une Rom Com balisée et attendue. Dommage... Néanmoins, on sourit beaucoup, on rit de temps en temps, une larme est possible et surtout on se remémore aussi notre adolescence en parallèle. Le duo Marciano-Boublil vise plutôt juste même si c'est un peu égocentré sur la carrière et la personnalité de Boublil. Il faut saluer le travail gigantesque sur le grain des vidéos, sur la reconstitution des images d'époques (le camescope de 1993 n'est assurément pas celui de 2010 !), avec un réel soucis de montage et de construction narrative pas évident au vu du projet. En conclusion, une comédie enivrante et joyeuse qui fait du bien à laquelle il manque juste une meilleure proportion entre la première et dernière partie. Un bon moment.

Note :

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