[CRITIQUE] : Countdown

[CRITIQUE] : Countdown

Réalisateur : Justin Dec

Acteurs : Elizabeth Lail, Jordan Calloway, Talitha Bateman,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Épouvante-Horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h30min
Synopsis :
Voulez-vous savoir combien de temps il vous reste à vivre ? Téléchargez l’appli Countdown ! Lorsque Quinn, une jeune infirmière, télécharge cette application à la mode, elle découvre qu’il ne lui reste que 3 jours à vivre. Elle doit trouver un moyen d’échapper à son sinistre destin avant la fin du compte à rebours.


Critique :

Sans surprise, assez gênant dans ses échos avec l'actualité mais pourtant étrangement plaisant voire même assez sincère dans son amour du genre, #Countdown, plutôt bien emballé et interprété, est une série B mineure mais divertissante qui séduira les moins exigeant d'entre nous. pic.twitter.com/kEnLLG82z3— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) November 13, 2019

Tous ceux qui ont (sur)vécu au véritable désert créatif du cinéma horrifique ricain pendant près de deux décennies (du début des 90's au dernier tiers des années 2000), à peine sauvé par quelques franchises (Scream, un peu Halloween et Massacre à la Tronçonneuse) et autres one shots (Saw, Une Nuit en Enfer, Jeepers Creepers, La Maison des 1000 Morts et The Devil's Rejects) bien sentis, savent que le polissage PG-13 du genre, dû à une réinterprétation malade du gros coup de pied dans la fourmilière incarné par Scream et de la vague horrifique venue de l'Extrême-Orient, est une gangrène qui n'a jamais vraiment quitter la verve de cet horreur jadis référence absolu.

À tel point que l'on se contenterait presque abusivement aujourd'hui, de s'abreuver d'un sang passablement intoxiqué dans les salles obscures, et encore plus dans l'univers follement formaté du dead teenager movie, dont la stigmatisation obligée est difficile à ébranler.
Si la lassitude guette, et le pessimisme encore plus, l'énergie du désespoir nous fait toujours espérer d'un lendemain meilleur, la faute à quelques âmes irréverencieuses cherchant à bousculer les mauvaises habitudes d'une production ne visant que le profit et le frisson facile.
[CRITIQUE] : Countdown

Mais tout le monde n'est pas James Wan, Jennifer Kent où encore David Robert Mitchell, et dans l'océan de remakes/presquels/reboots/rip-offs d'aujourd'hui, les figures imposantes à émerger avec une vraie vision et une vraie envie de marquer, sont aussi rare qu'une comédie populaire française sans clichés (et pourtant depuis peu, il y a du changement et l'église semble peu à peu revenir au centre du village).

Sans trop jouer la carte du suspense, Justin Dec n'est pas de cette étoffe, et son Countdown n'a nullement l'occasion ni l'intention de bousculer plus que cela son statut de film du samedi soir à la gimmick suffisamment pensée (une application servant de compte a rebours indicateur du moment exacte vous séparant de votre mort), et plonge volontairement pellicule la première vers un style horrifique limité et " moderne ", visant uniquement à contenter les amateurs de frissons faciles (ces foutus jump-scares...), quitte à volontairement larguer le connaisseur endurci qui s'est laissé tenter par sa vision.
Déconstruisant les codes inhérents du genre pour les reconstruire pour un public plus jeune (qui, espérons-le, cherchera à se diriger par la suite, vers les références pillés sans vergogne), le film s'inscrit dans la droite lignée du contenu de ses petits concurrents actuels, à savoir une péloche faisant sensiblement le travail, avec des personnages suffisamment sympathiques pour que l'on suivent leurs aléas et leurs prises de décisions pas toujours défendables, ainsi que des mises à morts ludiques et plutôt créatives pour rendre la vision si ce n'est agréable sur la durée, au moins un minimum cohérente.
[CRITIQUE] : Countdown

Se rêvant Destination Finale premier du nom, mais n'étant pas plus jouissif que ses dernières suites, le film fonctionne pourtant étonnamment bien lorsqu'il quitte sa carcasse d'hommage/pillage maladroit des teen movies horrifique 90's, pour arpenter celle de la comédie glauque contemporaine (avec une utilisation plutôt maline de la figure religieuse " obligée "), proche au final du plus réussi Happy Birthdead, qui maîtrisait et exploitait bien mieux son concept.

Sans surprise, assez gênant dans ses échos avec l'actualité (un double récit maladroit post-#MeToo et sur les traumatismes de l’enfance) mais pourtant étrangement attachant dans sa volonté de se croire plus ambitieux qu'il ne l'est, voire même assez sincère dans son amour du genre, Countdown, plutôt bien emballé et interprété, est une série B mineure mais divertissante qui séduira les moins exigeant d'entre nous, et c'est justement la seule cible qu'il vise avec ardeur.
Une vraie réussite dans son genre, dans un sens...


Jonathan Chevrier


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