[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #60. Semaine du 15 au 21 septembre 2019

[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #60. Semaine du 15 au 21 septembre 2019
Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques. 

Semaine du 15 Septembre au 21 Septembre
[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #60. Semaine du 15 au 21 septembre 2019
Lundi 16 Septembre. 

The Dark Knight : Le Chevalier noir de Christopher Nolan sur TMC.
Avec l’appui du lieutenant de police Jim Gordon et du procureur de Gotham, Harvey Dent, Batman tient à éradiquer le crime organisé qui pullule dans la ville. Leur association est très efficace, mais elle sera bientôt bouleversée par le chaos déclenché par un criminel extraordinaire que les citoyens de Gotham connaissent sous le nom de Joker.
Là où Batman Begins faisait de Nolan un funambule cherchant le parfait équilibre entre l’héritage du chevalier noir et l’appropriation du personnage, The Dark Knight s’avère radicale, brisant toute caresse du spectateur pour proposer une œuvre sombre, ambiguë et audacieuse. Plus question de s’embarrasser d’un quelconque second degré, le réalisateur floute toute notion de fiction/réalité, ici Gotham est New York, New York et Gotham. Dans cette intrusion du palpable, Nolan capte l’époque, défiance sécuritaire, faiblesse du pouvoir politique et judiciaire, avant Trump, le cinéaste illustre que la violence engendre la violence en confrontant le Dark Knight à son Némésis autant que sa création : le Joker.
Mais aussi... Arte propose le premier film réalisé par Robert De Niro, Il était une fois le Bronx où vient planer une influence évidente, Martin Scorsese. Le frêle cinéaste y puise son style, tout autant que sa narration, faisant de cette œuvre un objet sans réel caractère, mais qui pourtant glisser en son sein quelques belles envolées.
Sur une tonalité plus légère... Cherie25 propose Les Saveurs du Palais où Catherine Frot cuisine pour un Jean d’Ormesson président de la République. En d’autres termes, un film élégant, fluide et émouvant. Forcément appétissantes, fatalement français, Les Saveurs du Palais est un petit moment, un brin suspendu, qui adoucit la soirée.
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Mardi 17 Septembre. 

Speed de Jan De Bont sur C8.
Un flic de l’antigang de L.A. affronte un ex de la brigade devenu fou qui menace de tout faire péter contre une rançon de plusieurs centaines de milliers de dollars. Le cinglé est un parfait connaisseur des techniques explosives. Il a donc, entre autres, placé une bombe dans un bus de banlieue, obligé d’accélérer sans cesse.
Merveille de cinéma d’action, Speed repose sur un scénario certes simple, mais exécuté avec une grande maîtrise. Titre de film explicite, Jan De Bont se devait d’impulser a l’ensemble une énergie quasi-permanente, ce qu’il fait brillamment, de cet ascenseur en chute libre à cette scène de combat sur le métro, tout semble comme chorégraphier à la perfection. Car, et c’est certainement le coup de génie du film, Speed ne laisse aucun repos à son spectateur. Les questionnements n’ont pas le temps de brouiller notre esprit qu’une nouvelle péripétie vient nous stocher à notre siège faisant passer ces deux heures en un mouvement de cil. Un must-see pour tous les amateurs du genre.
Ou sinon...FranceÔ propose la fresque romanesque Retour à Cold Moutain avec, notamment, Jude Law, Nicole Kidman et Renée Zellweger. Sous l’apparence d’un film à oscars, Anthony Minghella insuffle un épique qui donne à l’ensemble une force surprenante ; tout autant que sa peinture d’une Amérique ravagée par la violence faisant glisser l’œuvre vers une agréable noirceur.
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Jeudi 19 Septembre. 

Green Zone de Paul Greengrass sur NRJ12.
Bagdad. 2003. L’adjudant-chef Roy Miller et ses hommes ont pour mission de trouver des armes de destruction massive censées être stockées dans le désert iraquien. Ballottés d’un site piégé à un autre, les militaires découvrent rapidement une importante machination qui modifie le but de leur mission. Pris en filature par des agents, Miller doit chercher des réponses qui pourront soit éradiquer un régime véreux soit intensifier une guerre dans une région instable. En peu de temps et dans cette zone explosive, il découvrira que la vérité est l’arme la plus insaisissable de toutes.
Comme souvent avec Greengrass, la forme sert le fond. Ici, il offre un thriller implacable qui lui permet de se mettre le spectateur dans la poche, et ainsi peut y déployer une réflexion sur la guerre en Irak. Le cinéaste n’aime pas détourner le regard de la réalité, Green Zone, comme Vol93 ou les Bourne voit une utilisation astucieuse de la caméra épaule. Mais, ici, il décale légèrement son style, comme si l’image était celle d’un jeu vidéo, cette guerre est imbibée par cela, cette démocratisation de la mort « facile », tuée est devenue un jeu pour cette génération bousillée que Greengrass capte et dénonce. Glaçant quand on y repense, brillant quand on y songe.
À la même heure... TF1SeriesFilms propose le colossal La Ligne Verte de Frank Darabont. Film-fleuve classieux qui mise avant tout sur l’émotion de son histoire. Tout du long, les excès de violence nous donnent le frisson, comme prisonnier de ces atrocités, le cinéaste nous pousse dans nos retranchements pour nous interroger sur la peine de mort. Loin de tout manichéisme, La Ligne Verte est un film dur, qui au travers du fantastique brosse toute l’injustice du monde réel en faisant une chronique imbibée d’humanisme.
Envie de continuer votre soirée ? NRJ12 enchaine avec Limitless ou quand Bradley Cooper gobe des cachets développant son cerveau. D’une efficacité redoutable et jouant à fond la carte de la paranoïa, le film est porté par une réalisation inventive visant à rendre compte de l’effet de cette drogue sur l’esprit et le corps. On prend un plaisir certain à suivre cette rise and fall qui s’achève d’une manière un brin pessimiste.
Thibaut Ciavarella