Damsel (2018) de David et Nathan Zellner

Un film qui surfe sur le petit renouveau du western, signé d'un duo peu connu auquel on doit les films "Kid-Thing" (2012) et "Kumiko, the Treasure Hunter" (2014), toujours inédits chez nous. Le film a été présenté dans divers festival dont Sundance et Berlin sans obtenir pour autant une date de sortie en France. "Damsel" (demoiselle en français) est également connu sous le titre "Pionnière" en V.F.. Ce film n'est pas sans rappeler dans le genre les films des frères Coen comme "O'Brother" (2000) et "La Ballade de Buster Scruggs" (2018), ça tombe bien derrière "Damsel" ce sont aussi deux frères David et Nathan Zellner et ils sont fans des Coen. Les Zellner sont aussi producteurs-réalisateurs-scénaristes de leur film... Samuel Alabaster un homme d'affaire part pour l'ouest où il veut retrouver sa fiancée pour la demander en mariage. Accompagné d'un prêtre tout ne va pas se passer comme il l'avait prévu...

Damsel (2018) de David et Nathan Zellner

L'homme d'affaire style pied tendre est incarné par Robert Pattinson, la fiancée "égarée" est jouée par la jolie Mia Wasikowska, ils se retrouvent donc après "Maps to the Stars" (2014) de David Cronenberg et avant une troisième collaboration dans le prochain "The Devil all the Time" (2020) de Antonio Campos. Tandis que les deux cinéastes s'offrent deux rôles importants, David Zellner étant le pasteur Parson Henry et Nathan Zellner le beau-frère Rufus Cornell. En prime, un petit rôle dans le prologue pour Robert Forster l'agent de probation dans "Jackie Brown" (1997) de Quentin Tarantino... Après ce prologue décalé on entre effectivement dans un western qui ne se prend pas franchement au sérieux, où tous les personnages semblent bizarres, loufoques ou simplement débiles. Durant les 10-15 premières minutes on s'amusent à remarquer les bizarreries et autres étrangetés parsemées comme des détails et/ou comme des faux raccords ; citons d'abord un prêtre en burn-out avant l'heure, un homme dans un baril mort de rire, un cowboy qui traîne une chaise derrière son cheval, jusqu'à ce fusil au canon tordu qui signe pourtant étonnament un virage vers un récit un peu moins déluré. On s'aperçoit vite que la promo ment sur l'importance du personnage Alabaster alias Pattinson, ce qui ouvre sur un film scindé en deux parties distinctes où la "pionnière" Pénélope devient par la force des choses la véritable héroïne, égérie féministe avant l'heure qui n'arrête pas de rappeler qu'elle n'a nullement besoin d'être sauvée par les hommes.

Damsel (2018) de David et Nathan Zellner

On la comprend d'autant plus que tous les personnages "virils" sont pleutres ou débiles plus ou moins légers ! Mais on ne comprend jamais où veulent nous emmener les frères Zellner, pas franchement de message malgré le féminisme sous-jacent, un humour décalé mais pas franchement drôle et un récit un peu vain. 'est d'autant plus dommageable que les deux parties du film sont diamétralement opposé. La première partie est la plus dense, la plus originale avec une dramaturgie et une loufoquerie qui ne laisse pas de place à l'ennui. La second partie est plus terne, sans réel enjeu les cinéastes ne semblent pas savoir comme terminer leur histoire. Et si les décors sont magnifiquement mis en valeur par une jolie photographie on restera bien pauvre en ce qui concerne les dialogues sans vitalité ni inpiration. Résultat, on est clairement dans du sous-Coen. Ce film ne manque pas d'idées ni d'ambition mais ça s'arrête vite à quelques séquences plutôt courtes et surtout regroupés dans la première heure.

Note :

Damsel (2018) David Nathan Zellner