Les Sous-Doués (1980) de Claude Zidi

Film archi-diffusé à la télévision il est aussi un film qui est tout aussi souvent qualifié de nanard et de culte, un presque paradoxe qui place ce film au Panthéon des succès incompréhensible mais indéniable. Le réalisateur est Claude Zidi qui a connu le succès dès ses débuts avec les Charlots dans des films comme "Les Bidasses en Folie" (1971) et "Les Bidasses s'en vont en guerre" (1974) et qui confirmera avec des productions plus ambitieuses comme "L'Aile ou la Cuisse" (1976) et (1977). Il co-signe le scénario avec son scénariste habituel Michel Fabre, de Didier Kaminka qui retravaillera avec lui par la suite. Le film devait d'abord s'intitulé "La Boîte à Bac" , l'affiche dessiné par l'artiste Siné avait d'ailleurs déjà été créée mais après une boutade du producteur-réalisateur Claude Berri le titre va devenir "Les Sous-Doués", qui sera aussi connu sous le titre "Les Sous-Doués passent le Bac" après le succès de la suite... Le film raconte l'année du Bac d'un classe d'élèves "en difficulté" dans un établissement privé qui doit leur permettre de se dépasser à l'insu de leur plein gré. Ils vont tout faire pour s'amuser et en faire voir de toutes les couleurs à l'équipe pédagogique d'élite... Des années avant "Le Péril Jeune" (1995) de Cédric Klapish ou (2013) de Pierre-François Martin-Laval Zidi signe un film qui n'a rien de réaliste, il est plutôt dans le loufoque qui le renvoie à l'humour de ses débuts avec les Charlots.

Les Sous-Doués (1980) de Claude Zidi

Pour se faire il réunit un casting hétéroclyte avec des vétérans qu'on ne devrait plus avoir à présenter comme Maria Pacôme, Michel Galabru, Hubert Deschamps et l'inénarrable Raymond Bussières. Il y a aussi ceux qui tournent depuis un moment sans être encore au-devant de la scène avec Tonie Marshall qui deviendra lapremière réalisatrice césarisée avec "Vénus Beauté (Institut)" (1998), Feodor Atkine, Richard Bohringer et surtout un certain Daniel Auteuil qui va connaître enfin la notoriété avec le succès du film avant de devenir une vraie star avec son César pour "Jean de Florette" et "Manon des Sources" (1986) de Claude Berri... Tandis que les moins connus Hélène Zidi, Gaëtan Bloom, Katherine Erhardy, Patrick Zard composent une partie de la classe. A noter que la grande partie du casting se retrouveront sur "Inspecteur La bavure" (1980) et/ou sur la suite "Les Sous-Doués en Vacances" (1982) toujours sous la direction de Claude Zidi... Le fil directeur est l'objectif contradictoire entre le lycée qui veut faire oublier ses 100% de recalés au Bac et la classe de cancres qui font tout pour échouer pour continuer à vivre insouciant. La donne change quand une bêtise les oblige à choisir entre la prison et l'obtention du bac ! Le film est ainsi scindé en deux, la vie scolaire et les cours où les élèves font tourner en bourrique l'équipe éducative, puis ensuite les examens du bac où la triche est amenée à un niveau inégalé grâce notamment aux papas !

Les Sous-Doués (1980) de Claude Zidi

Aujourd'hui certains tiqueront sur des clichés plus ou moins dépassés et/ou faciles mais ce sont surtout les incohérences ou maladresses qui polluent un scénario pourtant pas si mal ficelé ; ainsi on remarque des inexactitudes dans les cours (l'ONU est fondé en 1945 et non en 1942 par exemple !), la scène de la planche qui doit assommer le prof de sport (fissure pré-établie, hésitation du prof), jusqu'à cette scène du gâteau d'anniversaire dont Zidi reprend l'idée à son propre film "L'Animal"... Néanmoins, si c'est clairement bancal, souvent invraisemblable, les gags se succèdent à un rythme soutenu et souvent ils font mouches offrant des rires francs et nombreux. Outre les gags (dont on aurait rêver avoir eu l'idée !) on est ravi par le jeu des acteurs dont l es géniaux anciens Hubert Deschamps en prof sénile et surtout Raymond Bussières en élève sur le tard ! On apprécie également l'équilibre de l'ensemble où on a de "gros" gags (comme l'attentat et la machine à apprendre) entrecoupés par plusieurs "petits" gags, bien intégré à un fil conducteur cela permet d'éviter la sensation d'un film à sketch. En tous cas, la postérité fait que ce film a tout du péché mignon, ces 4 millions d'entrées France n'ont jamais été démenti pas l'audimat télévisuel.

Note :

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