Le Daim

Le Daim

Après Au Poste, Quentin Dupieux revient pour une comédie dénuée de sens où l'ubuesque est roi. Nous retrouvons ici Jean Dujardin, amoureux de son blouson 100% Daim et Adèle Haenel en serveuse aguerrie. Le Daim raconte alors l'histoire de Georges (Jean Dujardin) qui va devenir un véritable serial-killer au service de son blouson. Acheté au prix fort, il se voit affabuler d'une caméra numérique avec laquelle il va filmer un long-métrage complètement borderline. Denise (Adèle Haenel), la serveuse rencontrée dans un bar va ainsi l'aider à réaliser ce film car cette dernière a des talents de monteuse. Mais George n'est pas au bout de ses peines car son blouson va le manipuler jusqu'à ce que mort s'en suive. Mort de qui ? A vous de voir le film...

Le Daim par certains aspects rappelle Rubber du même Dupieux, ou comment un pneu devient tueur en série. Ici, c'est sous l'impulsion de son blouson en daim que Georges tue tout être qui porte un manteau. La farce mute alors peu à peu en récit morbide. Par ce biais, le réalisateur nous montre avec la folie du personnage principal la relation fétichiste que chaque personne peut avoir avec ses affaires personnelles. Le Daim est donc ce film où l'inquiétante étrangeté règne. La musique avec ces ruptures de ton fait froid dans le dos et évoque celle des films de genre.

Mais ce que l'on retient avant tout dans Le Daim, ce sont les acteurs. A commencer par Jean Dujardin, qui après I Feel Good du duo Kervern/ Delépine aborde un côté davantage film d'auteur dans sa filmographie. Il brille dans le rôle de Georges, personnage schizophrène et profondément isolé. Sa solitude est alliée à celle d'Adèle Haenel jouant Denise, la serveuse qu'il croit manipuler. Et d'ailleurs qui manipule qui ? La fin du film laisse clairement un doute. 

Au final, Le Daim est cette farce absurde dans la continuité de ses précédents films. Quentin Dupieux nous embarque dans un long-métrage qui aurait pu être un film de genre tant il manie l'horreur mais sans trop en faire. Ce film est peut-être court mais tient vraiment la route tant il emmène aux confins de la folie d'un homme pour un objet aussi décalé qu'un blouson en daim. 

Le septième film du réalisateur au nom d'oiseau (blaze lorsqu'il fait fait de la musique) vous plaira à coup sûr même si le format court peut rebuter !

Nota-Bene : ne quittez pas la salle avant d'avoir vu tout le générique de fin ! Je dis ça, je dis rien ! 

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