Mort de Anémone

Après John Singleton, nous apprenons la mort de l'ex-membre de l'équipe du Splendid, Anémone qui est morte aujourd'hui 30 avril 2019 à seulement 68 ans.

Mort de Anémone

Née en 1950 à Paris au sein d'une famille aisée, Anne Bourguignon est la fille d'un psychanaliste et petite-fille de l'éminent professeur Louis Justin-Besançon. Elle passe une grande partie de son enfance dans une propriété familiale en Gironde et fréquente les écoles pour élite comme le collège Sévigné, un couvent un Mégève ainsi même que l'institut Notre-Dame à Epernay.

Mais elle est une ado rebelle qui est renvoyé de son lycée privé. Elle fréquente alors les membres de la contre-culture comme Marc'O et surtout Philippe Garrel qui est alors jeune cinéaste. Ce dernier lui propose le rôle titre de son long métrage "Anémone" (1968 - ci-dessous), crédité Anne Bourguignon la jeune femme décide de prendre le nom de son personnage comme pseudo.

Mort de Anémone

Sans vraiment s'en rendre compte elle continue dans le milieu et tourne de nombreux films pour des petits rôles voir des apparitions comme une prostituée dans "L'Incorrigible" (1975) de Philippe de Broca ou la concierge dans "Un Eléphant ça Trompe énormément" (1976) de Yves Robert.

A cette période elle a suivi déjà des cours de Robert Hossein et se lance au facé-théâtre avec la Veuve Pichard, troupe fondée en 1975 par des anciens du Café de la Gare. Elle fait la connaissance avec la troupe du Splendid et surtout de Coluche qui va la faire tourner dans son premier rôle important, ce sera dans la comédie "Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine" (1977 - ci-dessous).

Mort de Anémone

Si la fin des années comptent quelques autres films c'est surtout sa collaboration avec l'équipe du Splendid qui va marquer l'Histoire, avec la pièce de théâtre "Le Père Noël est une Ordure" (1979 - ci-dessous) qui est un énorme succès.

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Avec cette aventure elle en profite et se greffe à cette équipe de copains qui lui donne l'opportunité d'obtenir des rôles plus conséquents, la plupart du temps dans des comédies. On peut citer "Viens chez moi j'habite chez une copine" (1981) de Patrice Leconte, "Les Babas Cool" (1981) de François Leterrier, "Pour Cent Briques t'as plus Rien" (1982 - ci-dessous) de Edouard Molinaro...

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Mais la consécration viens une nouvelle fois du Splendid qui adapte leur pièce au cinéma. "Le Père Noël est une Ordure" (1982 - ci-dessous) de Jean-Marie Poiré, comédie signée et jouée par les désormais célèbre Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Bruno Moynot et Christian Clavier. Le film ne fait "que" 1 600 000 entrées France mais devient culte bientôt avec les diffusions télé et la vidéo.

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Désormais une star, l'actrice enchaîne les films, souvent avec ses potes du Splendid, dont les comédies "Le Quart d'Heure Américain" (1982 - ci-dessous) et "Le Mariage du Siècle" (1985) tous deux de Philippe Galland.

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Mais elle va vite explorer le drame également avec "Péril en la Demeure" (1985) de Michel Deville lauréat de deux Césars (Réalisateur et Montage) avec Richard Bohringer qu'elle retrouve surtout dans "Le Grand Chemin" (1987) de Jean-Loup Hubert qui permet aux deux acteurs de gagner respectivement le César pour leur performance.

Mort de Anémone

Anémone est alors au sommet de sa popularité et de sa carrière.

Elle tourne ensuite dans la comédie potache "Sans Peur et Sans Reproche" (1988) de et avec Gérard Jugnot, avant de retrouver celui qui l'a lancé avec "Les Baisers de Secours" (1989) de Philippe Garrel.

Pendant les années 90 elle tourne autant, en multipliant les genres mais avec des succès plus discrets. On peut avant tout citer "Le Rêve du Singe Fou" (1989) de Fernando Trueba où elle partage l'affiche avec Jeff Goldblum et Miranda Richardson. Ensuite on peut citer "Maman" (1990) de Romain Goupil, "La Belle Histoire" (1992) de Claude Lelouch, "Le Petit Prince a dit" (1992) de Christine Pascal, "Aux Petits Bonheurs" (1994 - ci-dessous) de Michel Deville, "Pas Très Catholiques" (1994) et "Enfants de Salaud" (1996) tous deux de Tonie Marshall avant de connaître un échec cuisant avec "les Bidochons" (1996) de Serge Korber.

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Elle joue ensuite dans des films d'époque avec "Marquise" (1997) de Véra Belmont et "Lautrec" (1998 - ci-dessous) de Roger Planchon.

Mort de Anémone

Le nouveau siècle marque clairement le pas pour Anémone qui tourne 3 à 4 fois moins. A tel point qu'elle va se tourner un peu plus vers le théâtre et la télévision.

Notons tout de même le navet "Ma Femme s'appelle Maurice" (2002) de Jean-Marie Poiré, "Voisins, Voisines" (2005 - ci-dessous) de Malik Chibane et "Le Petit Nicolas" (2009) de Laurent Tirard.

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Sur les dernières années, le grand écran est clairement secondaire, tournant peu et pour de petits rôles le plus souvent. Elle devient de plus en plus présente sur les planches et la télévision.

Pour ses derniers films on peut citer "Jacky au Royaume des Filles" (2014) de Riad Sattouf, "Le Grimoire d'Arkandias" (2014) de Alexandre Castagnetti, "Le Grand Partage" (2015) de Alexandra Leclère et "Rosalie Blum" (2015) de Julien Rappeneau.

Mort de Anémone

Son dernier film est "La Monnaie de leur Pièce" (2018) de Anne Le Ny.

Lors d'une interview en décembre 2017 Anémone annonce qu'elle se retire définitivement et mets fin à sa carrière, en portant un dernier regard critique et désabusé sur le monde et le showbiz en particulier.

Militante de gauche et écolo depuis toujours, l'actrice se retire dans un petit village dans le Poitou.

On peut rappeler certains événements qui auront fait plus ou moins de bruits, comme sa déclaration en 1992 "En Alsace on est chez les boches" ou sa participation avec la Confédération Paysanne en 2003 pour arracher du soja OGM.

Mort de Anémone

L'actrice a eu deux enfants, un garçon d'une première relation et une fille issue de son mariage.

Anémone est morte ce mardi 30 avril 2019 à l'âge de 68 ans des suites d'une "longue maladie"...