Badlands of Dakota

Un grand merci à ESC Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Badlands of Dakota » de Alfred E. Green.

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« Ici les hommes vivent sans collier et meurent au combat. C’est la ville des vrais hommes »

Brouillé avec son frère Bob pour lui avoir « volé » sa fiancée, Jim Holliday porte désormais l’étoile de shérif de Deadwood, une ville particulièrement turbulente en cette période de ruée vers l’or. Mais, à l’extérieur, il a plus encore à faire, des bandits déguisés en indiens multipliant les attaques…

« Il n’y a pas de place ici pour les femmes comme vous »

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Les Badlands, littéralement les mauvaises terres, sont un territoire argileux et raviné typique de l'ouest du Dakota du sud. Une terre désolée et inhospitalière qui ne dut son bref essor qu'à une ruée vers l'or en 1874. De quoi en faire pour un court instant l'épicentre du monde pour tout ce que l'Amérique comptait de prospecteurs, de soiffards paumés et de mauvais garçons en général. Mais c'est aussi là, sur ce territoire en pleine effervescence, que se croiseront plusieurs figures majeures de l'ouest, comme Calimity Jane, Wyatt Earp ou le Général Custer. C'est aussi là, à Deadwood, que sera tué le célèbre Wild Bill Hickok. Tourné en 1941 par Alfred E. Green, prolifique réalisateur de la première moitié du vingtième siècle principalement connu pour sa fructueuse collaboration avec Bette Davis (qu'il dirigea notamment dans « Une femme dans la rue », « L'intruse » ou « La flèche d'or »), « Badlands of Dakota » est ainsi un western qui prend pour décor le cadre mouvementé de cette ruée vers l'or.

« Nous recherchons un shérif. Un homme qui n’ait pas peur de se battre et assez courageux pour tuer si cela est nécessaire »

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Mais de prime abord, il s'agit d'un curieux western, qui oscille constamment - ou presque - entre humour et drame. Le film commence ainsi comme une comédie burlesque, par l'arrivée d'un cirque ambulant dans une petite ville de l'ouest que l'on devine assez reculée. On y fait rapidement la connaissance avec les habitants des lieux, notamment celle d'un barman chef des pompiers et pyromane à ses heures, qui s'amuse à allumer des feux dans son propre saloon pour mieux les éteindre devant sa clientèle, ou encore celle du maire maladroit et mal dégrossi qui passe ouvertement pour le nigaud de service. Quand à l'homme fort des lieux, il envoie son jeune frère chercher sa promise qui l'attend à la ville. Et puis peu à peu, sans crier gare, le film bascule dans une tonalité plus tragique et plus sombre, née de la rivalité entre les deux frères pour la même femme et qui trouvera son apothéose lors de l'attaque de la ville par une horde d'indiens déchainés. Le tout se déroulant sous le regard tantôt goguenard de ce vieux Wild Bill Hickok et tantôt résigné de la belle Calamity Jane. On l'aura compris, le cinéaste ne cherche ici rien d'autre que le divertissement sans jamais véritablement se soucier d'une quelconque véracité historique. Mais force est de constater qu'avec son beau casting (Robert Stack, Broderick Crawford, Frances Farmer), sa durée resserrée (74 minutes seulement) et ses scènes d'action jubilatoires, le film offre un spectacle étonnamment réjouissant.

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Le blu-ray : Le film est présenté dans un nouveau Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné de « Martha Jane, James, George et les autres » : entretien avec iac (25 min.).

Edité par ESC Editions, « Badlands of Dakota » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 5 mars 2019.

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