Wild Bill

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Wild Bill » de Walter Hill.

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« Je vais aller chercher mon fusil. Je vais aller chercher mon cheval. Et si je vois un seul type qui traine dans la rue je le tue ! »

Calamity Jane et Charley Prince assistent à l’enterrement de Wild Bill. 1867 : Wild Bill tue quatre hommes dans un salon. 1870 : Il est shérif de Hays City. Il se bat avec des soldats et ouvre le feu sur eux. 1871 : A Abilène, il tue un provocateur et un des adjoints pris pour un ennemi. Il se produit dans Show de Buffalo Bill. 1875 : Il est à Kansas City. 1876 : A Cheyenne, il abat Will Plummer. 1876. Deadwood Gulch. Un jeune homme, Jack McCall, veut le provoquer. Il est engagé par Lonigan pour tuer Wild Bill.

« Celui qui tuera Wild Bill restera pour toujours une célébrité »

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Mythique figure de l’ouest, Wild Bill Hickok (1837-1876) écrivit sa légende à la force de ses revolvers, qu’il manipulait parait-il avec une extrême rapidité. De quoi assurer sa postérité - en dépit d’une mort brutale et prématurée à seulement trente-neuf ans - et la présence de son personnage dans de nombreux westerns. Prenant tour à tour les traits de Gary Cooper (« Une aventure de Buffalo Bill »), Charles Bronson (« Le bison blanc »), Sam Shepard (« La ville des légendes de l’ouest ») ou Keith Carradine (dans la série « Deadwood »), on croisera également sa route au détour de « Badlands of Dakota » ou de « Little big man ». Mais c’est bien Walter Hill, icône du cinéma d’action des années 70-80 (« Driver », « Les guerriers de la nuit », « Les rues de feu »), qui sera le premier à s’intéresser pleinement à la vie de ce personnage en lui consacrant un portrait en 1995 avec « Wild Bill ».

« Il t’a épargné deux fois. Tu as déjà établi un record. Peut-être qu’au fond tu vas t’en tirer »

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Libre adaptation du roman « Deadwood » de Pete Dexter, « Wild Bill » est l’occasion pour Walter Hill de nous donner sa vision toute personnelle de la vie de Hickok et de sa légende. A cette occasion, force est de constater qu’il porte sur le personnage un regard sans concession. Loin de toute volonté hagiographique, il nous présente ainsi un Wild Bill Hickok au crépuscule de sa vie, opiomane et amoindri par une maladie des yeux. Certes, le personnage traine avec lui sa fière réputation de fine gâchette et d’aventurier téméraire, comme nous le rappellent en flashback quelques gunfights très efficaces. Mais le réalisateur nous rappelle aussi que son personnage traine quelques ratés, comme l’assassinat accidentel de l’un de ses adjoints. D’une certaine manière, son talent de tueur est aussi présenté comme une forme de malédiction puisque ses excès ne lui permettront jamais de s’établir durablement nulle part et que sa notoriété suscitera de nombreuses rivalités, les hommes voulant tenter de le tuer pour asseoir leur propre réputation. Si le film ne manque pas de second degré (le duel assis contre un infirme en fauteuil roulant, la prise d’otages finale qui traine en longueur à cause de la lâcheté de son futur assassin), il est également traversé par une certaine forme de mélancolie, de par la lucidité de ce personnage qui se sait en bout de courses et qui tire un bilan finalement peu reluisant de sa vie. Surtout, par son parti pris réaliste (la violence, les villes boueuses et sales) jusque dans la présentation du personnage de Hickok comme un rustre dépourvu non pas de panache mais d’héroïsme, Walter Hill finit de démythifier, vingt ans après Arthur Penn et Sam Peckinpah, l’ouest américain et ses figures légendaires.

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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations respectivement signées Patrick Brion et Bertrand Tavernier.

Edité par Sidonis Calysta, « Wild Bill » est disponible en combo blu-ray + DVD (édition limitée) ainsi qu’en édition DVD depuis le 28 mars 2019.

Le site Internet de Sidonis Calysta est ici. Sa page Facebook est ici.