Dumbo (2019) de Tim Burton

La firme aux Grandes Oreilles poursuit sa politique de remake en prise de vue réelle de ses grands classiques d'animation, ainsi après des films comme "Cendrillon" (2015) de Kenneth Branagh, "Le Livre de la Jungle" (2016) de Jon Favreau, "Peter et Elliott le Dragon" (2016) de David Lowery et "La Belle et la Bête" (2017) de Bill Condon la firme offre cette fois une relecture du film d'animation "Dumbo" (1941) qui était alors le 4ème long métrage dit Grand classique Disney... C'est le producteur Derek Frey (président de Tim Burton Productions depuis 2001) qui a décidé de lancer le projet après avoir reçu le scénario signé de Erhen Kruger à qui on doit déjà "Les Frères Grimm" (2005) de Terry Gilliam et "Ghost in the Shell" (2017) de Rupert Sanders. Tim Burton est donc un choix assez évident, lui qu a débuté chez Disney et qui a déjà collaboré à nombreuses reprises avec Disney notamment en lançant justement le premier de la Phase des remakes en prise de vue réelle avec "Alice au Pays des Merveilles" (2010)... Dans un cirque, deux enfants sont chargés de s'occuper d'une jeune éléphanteau quand ils découvrent qu'il sait voler... Les deux jeunes enfants sont joués par deux jeunes inconnus, Nico Parker et Finley Hobbins, dont le père ex-gloire du cirque est interprété par Colin Farrell qui joue ici dans son premier Disney et son premier Burton si on excepte sa participation dans "Dans l'Ombre de Mary" (2014) de John Lee Hancock.

Dumbo (2019) de Tim Burton

Par contre d'autres sont des fidèles de Tim Burton, ce dernier retrouve ainsi Michael Keaton après "Beetlejuice" (1988), "Batman" (1989) et "Batman le Défi" (1992), de même pour Danny De Vito qui était dans "Batman le Défi" (1992), "Mars Attacks !" (1996) et "Big Fish" (2003), puis enfin, on a le plaisir de revoir la nouvelle muse de Burton avec la sublime et glamour Eva Green vue dans "Dark Shadows" (2012) et "Miss Peregrine et les Enfants Particuliers" (2016)... Il faut rappeler que le film d'animation original la durée n'est que de 01h04, résultat, ce nouveau long métrage est plus qu'un remake. Burton signe ainsi un remake (premier tiers) et une suite, le tout enrichi d'un contexte et d'un environnement qui renvoie irrémédiablement dans l'univers des freaks du cirque, d'abord révélé par le chef d'oeuvre "Freaks" (1932) de Tod Browning et popularisé par la suite notamment par Burton lui-même comme dans "Big Fish". Par contre, petite déception niveau "freaks" justement où on aurait pu s'attendre à un peu plus d'audace, ça reste bien sage sur ce point. En prime il y a évidemment la petite morale pour sensibiliser contre les violences faites aux animaux. L'univers du cirque est un univers magique parfaitement rendu qui est de plus impressionnant grâce à des numéros effectués par de vrais artistes renommés menés entre autres par Kristian Kristof. Mais le premier coup de coeur revient bien évidemment à Dumbo lui-même, sublime éléphanteau magnifiquement recréé en image de synthèse qui ne retire en rien la sensibilité de l'animal.

Dumbo (2019) de Tim Burton

Dumbo est mignon et d'une réelle beauté technique. L'univers du cirque entre féérie et gothique est sublimé par une photographie soignée signée du Directeur Photo Ben Davis qui a oeuvré sur de nombreux Marvel (dans le giron de Disney depuis peu !) dont le récent "Captain Marvel" (2019) de Anna Boden et Ryan Fleck. Le vrai soucis du film réside dans un point du scénario, à savoir qu'il est impossible de comprendre la décision aussi inutile que stupide du méchant de séparer maman Jumbo de son fils Dumbo alors même que c'était la solution ultime pour obtenir ce qu'il voulait de la part de l'éléphanteau volant. Une décision méchante et très très méchante hyper caricaturale pour bien montrer la méchanceté du méchant (oui je sais !), mais le but ultime de ce méchant Michael Keaton n'est pas de conquérir le monde ou un question de simple vengeance, il s'agit juste de faire du fric en faisant voler Dumbo ce qui fait que sa décision est aussi conne qu'invraisemblable de la part du méchant, mais aussi bête et maladroite de la part du scénario... C'est bien dommage car ce rebondissement signe par là même une dernière partie un trop pyrotechnique et bien moins intéressante. Néanmoins, les deux premiers tiers sont vraiment magnifique à tous points de vue, Burton signe un film parfaitement en adéquation avec son univers (même si c'est un peu sage) et surtout cohérent avec le "Dumbo" (1941). Un bon moment et un très bon divertissement qui ne manque pas d'émotion. Dommage pour cette instant particulièrement méchant... Note indulgente...

Note :

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