The Pagan King (2018) de Aigars Grauba

Un film médieval de Aigars Grauba réalisateur-producteur letton méconnu mais qui est un membre important du cinéma dans son pays. On lui doit des films le plus souvent inédit chez nous avec "Le Courage de Tuer" (1993), "Marteau Baiga" (2000), "La Bataille de la Baltique" (2007) qui demeure le plus gros succès du cinéma letton et "Dream Team 1935" (2012) ; des films qui ont presque toujours comme sujet l'Histoire de son pays et ce nouveau film poursuit cette quête de reconnaissance. Après des évènements de ces 120 dernières années, cette fois le cinéaste s'intéresse au roi Namejs, roi fondateur de la nation lettone, mais le sujet est aussi la bague Namejs (Tout savoir ICI !) qui est depuis lors un symbole de l'indépendance de la Lettonie. Par contre, les connaissances historiques sur le roi Namejs (13ème siècle) sont quasi nulles, ce qui, au fil du temps, a favorisé la légende et l'hagiographie...

The Pagan King (2018) de Aigars Grauba

Pour cette co-production (la première du cinéaste) anglo-letton Aigars Grauba a pu étoffer un peu son casting de façon un peu plus international. Le héros est incarné par l'acteur suédois Edvin Endre connu surtout dans la série TV "Vikings" (2014-2016) et aperçu dans "Eddie the Eagle" (2016) de Dexter Fletcher, sa fiancée est jouée par la lituanienne Aisté Dirziuté remaqruée dans le film "Summer" (2015) de Alanté Kavaïté, le méchant est interprété par le britannique James Bloor aperçu dans le prequel "Leatherface" (2017) de Julien Maury et Alexandre Bustillo puis dans (2017) de Christopher Nolan. On notera que le rôle leplus important pour revenant à un letton est le conseiller du roi Namejs joué par Egons Dombrovskis, qui est surtout réputé dans le monde du théâtre dans son pays... Le cinéaste s'est en partie inspiré du livre "Nameja Gredzens" (1928) de Aleksandrs Grins qui a popularisé la bague et sa légende. L'avantage d'être dans un récit qui ne peut être officiellement historique, reposant donc sur la légende (grande pensée pour John Ford et son Liberty Valance !) c'est que le cinéaste peut laisser libre court à son imagination. Une liberté qui ne sera pas franchement créative au vu d'un scénario basique. Le contexte est un peu trop vite exposé et on entre vite dans l'action où un héros devient roi malgré lui. Le film est en fait semé de maladresses, de mauvais choix et n'est sans doute pas aidé par un manque de moyens évident. D'abord les acteurs, si par exemple Egons Dombrovskis est charismatique le britannique James Bloor est juste horripilant à surjouer et cabotiner dans un rôle de méchant tout aussi caricatural en croisé psychopathe. Ensuite on reste un peu circonspect par l'enjeu, à savoir récupérer coûte que coûte la bague de Semigalie symbole du pouvoir... Heu... Une simple bague ?!

The Pagan King (2018) de Aigars Grauba

En quoi une couronne ou autre emblème a-t-il déjà gêné les conquêtes dans l'Histoire ?! Cet élément majeur dans cette intrigue ne tient pourtant pas franchement la route tant cela paraît vain et inepte sur le fond. Et enfin, alors qu'il s'agit de conquête, de réveil national et/ou de guerre il est difficile d'être convaincu par quelques dizaines de croisés combattant un village de vikings tels le village de certains irréductibles gaulois... Le film pâtit clairement d'un manque de financement à la hauteur. On peut toutefois apprécier qu'un pan de culture lettone émerge même si c'est surtout bon pour l'orgueil national letton. Le scénario reste divertissant pourtant avec assez de rebondissements, un bon mixte entre émotion et action et en prime quelques paysages somptueux. Il serait intéressant de voir ce que pourrait réellement faire Aigars Grauba avec un budget à la hauteur...

Note :

Pagan King (2018) Aigars Grauba