Nouveau film siglé Netflix avec un film d'action adapté d'un roman graphique édité d'abord en Webcomic (comic publié sur le net et/ou tablette et smartphone), à savoir d'après "Polar" (2009) de Victor Santos où on suit un tueur à gage nommé Kaiser Black. Après avoir obtenu les droits en 2014 le projet est confié au réalisateur suédois Jonas Akerlund qui s'est fait un nom en filmant des documentaires et concerts sur Madonna et Rammstein mais aussi en signant les longs métrages "Spun" (2003) avec Mickey Rourke et Brittany Murphy et "Les Cavaliers de l'Apocalypse" (2009) avec Dennis Quaid et . Le scénario est signé de Jayson Rothwell dont les films précédents, majoritairement du genre horreur-épouvante, sont logiquement restés dans l'oubli.

Dans le rôle titre on retrouve le génial et charismatique Mads Mikkelsen qu'on avait pas vu depuis "Doctor Strange" (2016) de Scott Derrickson et (2016) de Gareth Edwards et qui revient aussi en salle avec "Arctic" (2019) de Joe Penna. A ses côtés il y a la jolie Vanessa Hudgens peu présente sur grand écran, dont le meilleur film jusqu'ici est sûrement "Sucker Punch" (2011) de Zack Snyder. Les méchants de l'histoire sont interprétés par la jolie Kathryn Winnick surtout remarquée dans la série TV "Vikings" (2013-...), puis le méconnu Matt Lucas dont l'heure de gloire reste l'incarnation des jumeaux dans le dyptique "Alice au Pays des Merveilles" (2010) de Tim Burton et "Alice de l'Autre Côté du Miroir" (2016) de James Bobin... Le premier soucis du film, et pas des moindres, c'est le manque total de fidélité au style du comic. En effet, le comic original se fait une place à part grâce à un graphisme qui se caractérise en trois couleurs, noir, blanc et un ton rouge orangé, et surtout avec l'absence de dialogue. On aurait donc dû s'attendre à un film stylisé dans la veine d'un (2005) de Robert Rodriguez et Frank Miller ou (2006) de Zack Snyder.

Malheureusement, le choix s'est porté sur la facilité et l'académisme d'un polar d'action archi classique, une photographie terne peu créative et un côté bavard qui n'est même pas avare. Le cinéaste tente pourtant d'ajouter un style plus ou moins BD psychédélique mais trop sage et trop timoré pour convaincre pleinement. Entre (2015) de Aleksander Bach et (2012) de Olivier Megaton on se retrouve dans un polar bourrin de base, où un tueur se venge de son ancien boss. Très prévisible (le twist arrive 1h après l'évidence), le film s'en sort un peu grâce à un Mads Mikkelsen magnétique, une petite dose de sensibilité, des personnages haut en couleur (mais caricaturaux car peu étoffés) et des scènes d'action efficaces même si elles manquent un peu d'inventivité. On peut aussi être agacer par cette propension à montrer des héros aussi fort et résistant qu'un Superman, si Kaiser Black est un super-héros il fallait oser un genre SF plus pregnant. En conclusion un film d'action pas plus digne qu'une toute petite série B, juste suffisant pour passer le temps.