Billionnaire Boys Club (2019) de James Cox

Finance, arnaque et descente aux enfers, un sous-genre en soi, ajouté à un jaune insistant sur l'affiche on pense forcément au magnifique "Le Loup de Wall Street" (2013) de Martin Scorcese avec lequel on peut rajouter un autre point commun : c'est une histoire vraie. Une histoire vraie comme on en raffole sur l'American Way of Live mais surtout sur une success story qui coupe court avec pertes et fracas. Cette fois on suit des jeunes riches aux dents longues qui veulent devenir encore plus riches en fondant en 1983 le Billionaire Boys Club (tout savoir ICI !) un groupe d'investissement qui va s'avérer fonctionner sous le système dit "Pyramide de Ponzi". Si l'histoire a déjà connu une adaptation télé éponyme en 1987, le système Ponzi a également déjà été abordé notamment dans les films "Very bad Cops" (2010) de Adam McKay et "Le Casse de Central Park" (2011) de Brett Ratner ; d'ailleurs, on peut aussi citer un film du genre signé Adam McKay à conseiller avec "The Big Short : le casse du siècle" (2015)... Le film a souffert de l'affaire Weinstein par ricochet, en effet l'un de leur acteur principal n'est autre que Kevin Spacey, autre acteur accusé de délits sexuels.

Billionnaire Boys Club (2019) de James Cox

Si le film a été tourné avant que le scandale éclate le film n'a pas reçu la distribution internationale à laquelle un tel film était en droit d'attendre surtout associé à deux jeunes stars. Le film est produit par les producteurs des précédents films du réalisateur James Cox dont "Wonderland" (2004), ils ont également produit "Elvis et Nixon" (2016) de Liza Johnson dans lequel jouait Kevin Spacey. Outre Kevin Spacey, la tête d'affiche est centrée sur deux stars nouvelles générations avec Taron Egerton révélé par la saga (2015-2017) de Matthew Vaughn et vu dernièrement dans "Robin des Bois" (2018) de Otto Barthurstgv, puis Ansel Elgort issu de la saga "Divergente" (2014-2016) mais surtout révélé par le "Baby Driver" (2017) de Edgar Wright dans lequel jouait aussi Kevin Spacey. A leurs côtés on retrouve Emma Roberts un peu oublié depuis "Nerve" (2016) de Ariel Schulman et Henry Joost, et Suki Waterhouse vue dernièrement dans "Assassination Nation" (2018) de Sam Levinson et qui a croisé son partenaire lors du tournage "Divergente"... On est d'abord déçu par la reconstitution, chose assez rare pour le noter, cette période des années 1983-1984 est plutôt timorée, trop discrète en tous cas on ne s'y retrouve pas, même la B.O. est décevante. Mais le vrai soucis réside dans le scénario qui ne prend pas le temps de poser les tenants et aboutissants. Les personnages sont à peine présentés, on n'y croit que trop peu tant le film démarre trop vite... Ainsi ces jeunes loups ne se sont pas vus depuis l'université il y a des années mais on est super potes et on se fait super confiance... etc... Le BBC est fondé tout aussi vite et, alors que là il aurait fallu prendre son temps pour poser à la fois le système et à la fois montrer l'ascension inouïe du groupe on passe directement au 1er meurtre...

Billionnaire Boys Club (2019) de James Cox

En faisant court il s'agit d'un film de 1h45 qui aurait dû se construire sur un 2h-2h10 pour ne pas bâclé toutes les parties. Dommage pourtant, le duo Egerton-Elgort fonctionne plutôt bien (même si on ne sent pas d'alchimie particulière), Kevin Spacey est parfait et surtout il y a des rebondissements qui dynamitent un peu ce montage financier. James Cox signe un drame policier et financier au potentiel certain, avec un casting solide mais ces pieds nickelés de la finance se croyant maîtres du monde avant de faire leurs preuves, prit à leur propre jeu manque de souplesse et de folie, et de temps plus constructif pour un récit moins speed. Néanmoins ça reste divertissant et intéressant, un film qu'on pourrait associer au récent "Undercover" (2018) de Yann Demange pour un cours ludique sur les années 80 aux Etats-Unis !

Note :

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