Le Crépuscule des Aigles (1966) de John Guillermin

Production britannique avec un casting hollywoodien pour une histoire où les héros sont des soldats allemands lors de la Première Guerre Mondiale. Le film est adapté du roman "The Blue Max" (1964) de Jack D. Hunter, titre du film en V.O. et qui fait référence à la médaille militaire qui est considéré comme la plus haute distinction allemande. "The Blue Max" raconte l'ascension d'un jeune soldat allemand d'origine modeste qui, des tranchées va nourrir l'ambition de devenir aviateur... Le film est réalisé par John Guillermin qui signera quelques grands succès comme "La Tour Infernale" (1974), "King Kong" (1976) et "Mort sur le Nil" (1978). Le jeune soldat Bruno Stachel est incarné par George Peppard alors au sommet de sa carrière cinématographique mais qui entrera à la postérité bien plus tard sur petit écran en Hannibal de la série TV "Agence Tous Risques" (1983-1987). A ses côtés l'acteur retrouve deux autres acteurs, Jeremy Kemp et Anton Diffring, avec qui il a tourné un précédent film de guerre, "Opération Crossbow" (1964) de Michael Anderson.

Le Crépuscule des Aigles (1966) de John Guillermin

Ces deux acteurs sont habitués aux rôles de militaires, c'est aussi le cas de James Mason, star hollywoodienne depuis trois décennies qui fût par deux fois le général Rommel dans "Le Renard du Désert" (1951) de Henry Hathaway et "Les Rats du Désert" (1953) de Robert Wise, puis Karl Michael Vogler qui sera également Rommel dans "Patton" (1970) de Franklin J. Schaffner et qui qu'on verra dans "Le Vieux Fusil" (1975) de Robert Enrico. L'atout charme est dévolue à la sublime Ursula Andress alors au sommet, elle qui fût Honey Ryder la plus mythique James Bond Girl dans "James Bond contre Dr. No" (1962) de Terence Young, réalisateur qu'elle retrouvera pour "Soleil Rouge" (1971)... Plus qu'un film sur la guerre ou sur l'héroïsme, ce qui fait la force du film est qu'il repose essentiellement sur l'ascension d'un homme gonflé d'une ambition hors norme. Un homme d'origine modeste qui va tout faire pour devenir un As de l'aviation à l'époque où seul les aristocrates avaient leur place. Si les soldats se battent pour leur patrie et leur survie lui se bat avant tout pour gravir les échelons, l'aviation n'est qu'un moyen qu'il voit comme un ascenseur social. La description des sentiments du "héros" est magnifiquement mis en scène, parfaitement incarné, l'arrivisme teinté de cynisme et d'arrogance aura rarement été si merveilleusement montré. Les autres acteurs ne sont pas moins bons, dont la beauté toute aristocratique de Ursula Andress.

Le Crépuscule des Aigles (1966) de John Guillermin

On apprécie particulièrement les sublimes séquences aériennes, prenantes dans les combats et symboliquement idéalement mis en contrepoint des horreurs de la guerre qui semblent surtout l'apanage des fantassins dans les tranchées. Le film oscille entre morceaux de bravoure et séquences d'un cynisme froid. En prime un très belle photographie signée d'un des meilleurs directeur photo, Douglas Slocombe... En conclusion un film riche au scénario judicieux, à double niveau de lecture qui vaut le détour. A voir et à conseiller.

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