Après les films majeurs "L'Etoffe des Héros" (1983) de Philipp Kaufman, "Apollo 13" (1995) de Ron Howard et (2013) de Alfonso Cuaron voici donc le nouveau grand film sur le thème de la conquête de l'espace. Le film se base sur l'unique biographie éponyme (2005) sur Neil Armstrong de James R. Hansen, "le premier homme sur la Lune" mais le film relate les faits de 1961 à 1969... Ce dernier est également co-producteur du film, malgré qu'il soit devenu ami avec Neil Armstrong il a fallu du temps pour convaincre Armstrong d'abord et la famille ensuite (Armstrong est mort en 2012) du bien fondé du film et surtout pour appuyer le fait que le film sera au plus près de la vérité. Le projet est signé de Damien Chazelle, entré au Panthéon des grands réalisateurs après les succès successifs de (2014) et (2017). Le cinéaste a commencé a travaillé sur le film avant "La La Land", le succès de ce dernier a sans doute bien aidé pour les financements et les assistances techniques avec en prime, de revoir en tête d'affiche la star Ryan Gosling qui retrouve l'espace après "Blade Runner 2049" (2017) de Denis Villeneuve mais de façon beaucoup plus réaliste et même naturaliste. La star incarne donc évidemment Neil Armstrong. A ses côtés son épouse est interprétée par la méconnue (mais plus pour longtemps !) Claire Foy vedette de la série TV "The Crown" (2016-2017) et surtout la nouvelle Lisbeth Salander dans le prochain "Millenium - Ce qui ne me tue pas" (2018) de Fede Alvarez. Au casting on retrouve quelques gueules biens connues dans des rôles plus secondaires avec Jason Clarke, Kyle Chandler et Ciaran Hinds...

Le scénario adapté est signé du talentueux Josh Singers qui change un peu de registre après avoir signé les drames politico-financier ou sociaux comme "Le Cinquième Pouvoir" (2013) de Bill Condon, "Spotlight" (2016) de Tom McCarthy et "Pentagon Papers" (2018) de Steven Spielberg... D'ailleurs on retrouve Spielberg au générique en tant que producteur ce qui fait que le film regroupe au générique plusieurs oscarisés avec Spielberg naturellement, Damien Chazelle et Josh Singer, le directeur Photo Linus Sandgren, le monteur Tom Cross et le compositeur Justin Hurwitz... La premier gageure du film réside dans la véracité des faits et l'authenticité du contexte spacial. Chazelle précise ainsi que le tournage tourna autour du concept "la cuisine et la lune", soit tourner le film comme si le spectateur était un témoin invisible de la vie intime et personnelle de Neil Armstrong puis de son expérience sur son travail à la NASA. Ainsi l'acteur Ryan Gosling poussa jusqu'à écouter les disques préféré de l'astronaute. Damien Chazelle se documenta beaucoup et mis à disposition auprès de son des tonnes de documents dont les documentaires "For All Mankind", "Moonwalk One" et "Mission Control : the Unsung Heroes of Appolo". L'exactitude des informations alla jusqu'à reconstituer les fusées et autres habitacles spaciaux quasi à l'échelle. Le Chef Décorateur Nathan Crowley (fidèle de Christopher Nolan dont "Interstellar" en 2014) précise : "Pour Appolo 11, on n'a pas dépasséles 5% et les X-14 était grandeur nature. Mais on a dû un peu baisser le siège car Ryan est plus grand que Neil et son casque était trop près de la coque."... C'est ici le point essentiel du film, tout y est vrai !... Selon Neil Armstrong !

Ceci a d'effet pervers que quelques points laissent perplexe comme la façon dont Buzz Aldrin (collègue et homme de la Lune auprès de Armstrong nous est montré comme un simple con, alors vrai ou pas était-ce vraiment nécessaire de le montrer ainsi dans ce film ?! Idem, l'omniprésence d'une enfant disparue jusqu'à des flash-backs semble un peu superflu et parasite un peu la partie "spaciale". On frôle souvent le mélo conjugal, mais peut-être fallait-il passer par là pour montrer la dimension humaine d'une telle mission. Le coté conquête spaciale est elle aussi impressionnante que magnifique même si elle est si focalisée sur le réalisme et l'authenticité des faits comme de la technicité qu'on occulte un peu la beauté onirique de l'espace. Un film dantesque qui pêche surtout sur deux points, trop insister sur le mélo et pas assez d'onirisme ni pour le spectateur ni dans les yeux de Armstrong/Gosling. On frôle le mélo, on frôle par là même le chef d'oeuvre. Néanmoins on reste fasciné par cette aventure, la reconstitution est soignée et le scénario assez dense pour nous happer de bout en bout.

Note :