[CRITIQUE] : La Nonne

[CRITIQUE] : La Nonne

Réalisateur : Corin Hardy

Acteurs : Demian Bichir, Taissa Farmiga, Jonas Bloquet,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Epouvante-Horreur.
Nationalité : Américain
Durée : 1h37min

Synopsis :

Quand on apprend le suicide d'une jeune nonne dans une abbaye roumaine, la stupéfaction est totale dans l'Église catholique. Le Vatican missionne aussitôt un prêtre au passé trouble et une novice pour mener l'enquête. Risquant leur vie, les deux ecclésiastiques doivent affronter une force maléfique qui bouscule leur foi et menace de détruire leur âme. Bientôt, l'abbaye est en proie à une lutte sans merci entre les vivants et les damnés…


Critique :

Wannabe dépoussiérage de l'épouvante gothique qui aurait mérité une + grande rigueur scénaristique,#LaNonne, esthétiquement léché et à l'ambiance so 50's, déroule son intrigue sur un rythme de croisière honorable à défaut de dynamiter le genre de l'intérieur pour vraiment marquer pic.twitter.com/hzZi1YwBL3— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 19 septembre 2018

À une époque où tout produit un minimum populaire et identifiable, est franchisé à outrance par Hollywood la putain, il n'y a aucune surprise à voir une saga telle que The Conjuring, à être décliné plus que de raison par les spin-offs en tous genre, surtout que, justement, le cinéma de genre se prête plus que d'autres films encore, à un tel procédé tant il a justement été bâti par des franchises phares et, trop souvent, injustement étiré sur la longueur (Halloween, Les Griffes de la Nuit, Vendredi 13 au choix).
Reste pourtant qu'après un Annabelle premier du nom difficilement défendable - pour être poli -, et une suite relevant gentiment le niveau, notre curiosité était grande face à La Nonne, prequel sur les origines d'un esprit maléfique aperçu dans The Conjuring 2 (la nonne donc, nommée Valak), échoué à un Corin Hardy encore rattaché, il y a peu, au pas du tout désiré remake du merveilleux The Crow d'Alex Proyas.
[CRITIQUE] : La Nonne

Pur thriller gothique qui envoie visuellement du pâté, The Nun, réalisé avec conviction par un cinéaste qui fait preuve d'un amour inconsidéré pour le bis (à forte tendance Z totalement assumé... ou pas), accumule les bons points esthétiquement avec une ambiance 50's/60's hypnotique (superbe photo de Maxime Alexandre) et une reconstitution léchée d'une Roumanie/Transylvanie tout droit sortie d'une péloche de la Hammer (les références sont légion), là où il en perd considérablement dans son intrigue, enquête ampoulée et jamais vraiment prenante - ni drôle dans son humour -, qui s'englue dans le gentiment ridicule à l'aube de son dernier tiers via un twist final définitivement dispensable.

Pire, il cède sans résister à la hype horrifique facile et moderne, en accumulant les jumps scares harrassants et autres effets de montage ridicules, tout droit sortie d'un cahier des charges paresseux visant plus à contenter les producteurs (et le public au frisson facile) qu'à pleinement laisser les mains libres à un cinéaste infiniment doué caméra au poing, mais douloureusement bridé.
[CRITIQUE] : La Nonne

Wannabe décrassage en règle du genre qui aurait mérité une plus grande rigueur scénaristique - et le mot est faible -, La Nonne déroule son histoire sur un rythme de croisière plus qu'honorable, mais ne dynamite jamais réellement le genre de l'intérieur pour pleinement marquer un auditoire qui hésitera entre l'ennui poli et une satisfaction partielle.

Reste qu'il lui offre, à l'instar du bien plus jouissif et foutraque Le Couvent de Mike Mendez (qu'il aurait dû plus volontiers singer), une belle ligne d'exception, visuellement léchée et séduisante, qui joue intelligemment sur la nostalgie d'une cinéma béni, sans en atteindre la maestria.


Jonathan Chevrier


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