The Crow


The CrowTHE CROWd'Alex Proyas


The CrowThe crow est un film avec sa propre mythologie, il est difficile de parler de lui sans tout de suite penser à «sa malédiction». The crow est un film qui a déboulé dans mon adolescence et qui l'a profondément marqué. Je n'étais pas sure de vouloir le revoir, et je n'étais pas sure d'avoir envie d'écrire dessus tant l'exercice peut vous flinguer un souvenir .Dans une société située entre la dystopie et les années 90, « un gentil rocker » rentre chez lui la veille d'Halloween, il trouve sa fiancée entrain de se faire violer. Ils seront tués, la veille de leur mariage. Un an après, jour pour jour, un corbeau vient taper sur sa tombe et lui redonne la vie, et un droit à la vengeance. The CrowCe film a une identité forte. D'abord son histoire inspirée d'un roman graphique de James o'Barr, écrit de manière cathartique pour exorciser la mort de sa fiancée, tuée lors d'un accident de la route par un chauffard ivre. Le film retranscrit assez bien l'univers du roman graphique à l'écran. Les décors sont sombres, percutants, et superbement pensés. Le loft et sa fenêtre ronde gigantesque en sont le parfait exemple. En plus ils permettent autant d'inspirer le bonheur et le confort, que l'horreur et la désolation. Les scènes où la ville est filmée en hauteur la nuit, ou encore l'ultime combat du film, sont tellement travaillés qu'ils semblent juste être des planches qui s'animentLa mise en scène crée également certains plans comme des vignettes, les imprégnant comme telles dans nos petits cerveaux. Le plan où se dessine en s'enflammant un corbeau, The Crowest caractéristique de ce clin d’œil à la vignette. Mais ce ne sont qu'une partie des passerelles que le réalisateur lance entre les deux arts.

La lumière blanche et crue qui favorise les contrastes forts, alliée à un choix de couleurs majoritairement blanc où noir, nous ramène directement aux codes graphiques choisis par James o'Barr, par exemple la panoplie de vengeur d'Eric est noir sont visage est blanc; Darla sa peau blanche et sa nuisette noire; même la tenue du sergent Albrecht est noire et non bleue. A partir du moment où Eric revient à la vie, la couleur n'existe plus tout est blanc ou noir. Il ne reste que quelques détails en couleur, un food truck, voire un bonnet; ou encore un personnage cible (fun boy est psychédélique). On notera que la seule personne à avoir son propre code couleur, est sarah. D'abord car elle fait le lien entre les deux Eric. Ensuite parce qu'elle semble toujours avoir été entre ces deux mondes. The CrowLes personnages sont aussi caractérisés de manière quasi picturale. Arrêtons nous sur le personnage central. Le personnage d'Eric Draven est vraiment riche. Son look de rocker, avec boots, pantalon en cuir et pull arrive à faire cohabiter le coté vengeur, ainsi qu'une bonne dose de glamour. Si je dis ça ce n'est pas innocent, son costume est justement pensé, je vous propose d'aller googler vincent Perez qui reprendra le rôle dans un second opus et vous verrez à quel point un look peut être un flop. Ici il créé tout de suite l'empathie. C'est une tenue que l'on connaît, déclinée de manière différente, souvent moins bien portée, mais elle n'est pas ubuesque. Il est de notre monde, ce sont nos codes. C'est son maquillage qui fait de lui un être particulier, d'ailleurs la scène où il se grime en s'inspirant The Crowd'un masque est d'une charge émotionnelle forte qui prouve que l'on peut filmer un maquillage sans plan fixe sur un visage, que la chorégraphie que créées nos mains est aussi très explicite et intéressante, et que l'engagement physique d'un acteur la manière de se courber peut exprimer plus que des larmes mal maîtrisées. D'ailleurs il ne se maquillera qu'une fois, et la réalisation fera évoluer ses peintures de guerre. Éclatantes au début de sa vendetta, quasiment effacées à la fin du film. Les trais noirs qu'il a autour de ses yeux devenant la symbolique de sa douleur. Cette scène fut une des scènes qui fut tournées après la mort de Brandon Lee. Il y en a d'autres, et je n'ai pas envie de vous les citer car lorsqu'on comprend la manière dont s'est organisé Proyas, on a tendance à les traquer. Avant que le «key maker» de ce blog m'en ait montré une, je n'avais pas fait la différence entre la silhouette de Brandon Lee ou de Chad Stahelski
The Crow(oui, lui déjà) qui était sa doublure et qui a repris le rôle car il savait se mouvoir comme lui, et qu'ils avaient une silhouette semblable. Le cinéma est magique, ces dernières années on voit revivre des acteurs décédés sur nos écrans. Mais ce qui a été fait dans cette première moitié des années 90, avec également une bonne dose de numérique est bluffant.
C'est tellement déplacé de parler du jeu impeccable de Brandon Lee que je n'ai pas très envie de me plier à l'exercice. Je dirai juste que son charisme et son talent illumine le film, que sa maman et sa fiancée ont soutenu le choix de terminer le film dans lequel il s'était tant investi, tout comme le choix de Chad Stahelski avec qui il était devenu ami pour lui donner corps, et que ce film lui est dédié, à lui et à son amoureuse.The CrowCe film est un film d'amour et finalement très humanistes. Les psy disent qu'il faut un an pour passer toutes les étapes d'un deuil, et c'est cet anniversaire que vient célébrer the crow. Et l'humanité qui transpire d'Eric, sa manière de ressentir ce qu'ont ressenti les gens et en particulier Shelley son amoureuse, est l'application en images de l'empathie. Son lien avec Sarah, sa manière de la protéger, son ouverture envers Albreicht, tout ça donne un coté vraiment humain à cet homme qui fauche ceux qui sont à l'origine de la mort de sa fiancée. Ce film est un film romantique et rock des années 90.Il est à la fois sans aucun marqueur temporel, ses cgi n'ont pas vieilli, et pourtant ce film garde une patine qui pour moi est très séduisante. Sa bande son est une des plus sexy et représentative de ce qu'était la scène rock de The Crowcette période. Et comme c'est de la bonne musique, elle est toujours agréable à entendre. Ensuite parce que les femmes et les filles bien que sublimes n'ont pas à être parfaites, le numérique et les castings n'amenant sur nos écrans que des actrices aux plastiques de poupées, ça fait du bien de voir ces femmes magnifiques.
Ce film, je l'aime toujours autant. Il me fracasse toujours autant le cœur. Je vous avoue que lorsqu'il y a quelque temps, j'ai appris que le réalisateur et l'acteur principal avait abandonné le projet de remake. J'ai d'abord pensé à la malédiction de the crow, puis j'ai effectué une petite danse de joie. Et si vous ne l'avez pas encore fait je vous conseille d'entrer dans cette histoire