Vent du nord

Vent du nordNord - Sud: même sort pour la classe ouvrière
Un ouvrier perd son emploi en France car son entreprise délocalise en Tunisie. Pour lui direction la case chômage et précarité, mais il a un projet prof à hauteur de ses petits moyens ; mais pas si facile à réaliser dans nos société hyper règlementées. De l’autre côté de la méditerranéen, un jeune homme a la chance de voir une entreprise s’implanter, il peut faire des projets ; il vient de récupérer le job de son homologue ouvrier français. Par de savants allers retour entre Tunisie et France, Walid Mattar montre, dans son premier film, toute l’absurdité de la mondialisation à travers deux misères pas si différentes malgré la mer qui les sépare. Schématique et simpliste, mais au moins le message est clair : le système économique mondial broie les individus au bénéfice des profits et précarise les plus faibles. Dans ce film, il était facile de sombrer dans le misérabilisme ; mais les personnages refusent de capituler et ils se raccrochent à des projets et des utopies qui leur permettent de tenir debout. Ils sont toujours à la recherche d’une vie heureuse Et ils témoignent ainsi d’une force énorme, mais gâchée par le monde moderne. Les siècles passent et la condition ouvrière est toujours si peu enviable et elle contamine même tous les continents. Rebbot et Masiero, acteurs symboles de la classe ouvrière par essence, affichent une sobriété sans borne qui rend attachant leur parcours. Kacey Mottet Klein, la valeur montante du cinéma français, vient compléter le tableau.Jean Serroy dans le Dauphiné Libéré en fait un beau résumé : « Délocalisation, exploitation, chômage, rêves de lendemains qui ont vite fait de déchanter: le tableau est sombre et le film de Walid Mattar ne laisse guère d'illusion ni d'espoir. Pourtant, loin d'une vision noire qui la rendrait vite insoutenable, il donne à la chronique sociale qu'il développe une sorte de tendresse amusée qui regorge de chaleur humaine. »Simpliste mais efficace et sans ennui… bon premier film

Sorti en 2018

Ma note: 12/20