Le dernier train pour Gun Hill

Le dernier train pour Gun HillAmitié vs Amour familial
John Sturges réalise ici une belle synthèse du western classique des 50’s. Dans la même veine que « Le train sifflera trois fois », il s’appuie sur un scénario voisin et aussi efficace par sa concision et sa précision. Dans ces deux films le personnage central est un homme de loi seul contre une ville entière ; une unité de temps hyper resserrée et un quasi huis clos une bonne partie du film. On est loin des westerns sans foi ni loi : les guerres indiennes sont terminées, le sheriff est un homme de loi responsable et pas un homme épris de vengeance, les relations humaines sont assez apaisées. En choisissant comme femme du sheriff une indienne, Sturges adresse un réquisitoire anti raciste puissant aux spectateurs d’une Amérique encore ségrégationniste. Les habitants de la ville ne jugent pas son assassinat comme un crime ; une indienne reste une inférieure. Et c’est aussi la place de la femme dans le western que Sturges remet en cause avec deux portraits de femme émancipées des conventions sociales. Tous ses personnages ont une aussi une belle épaisseur psychologique ; l’histoire d’amitié entre les deux personnages principaux en est un bel exemple avec l’un d’entre eux partagé entre amour filial et amitié et l’autre entre devoir et vengeance. En aparté ces deux rôles sont portés par deux comédiens d’exception : Kirk Douglas et Anthony Quinn. Ensuite Sturges, par le scénario, mais aussi par la mise en scène donne du rythme à son film. Bon western classique dépassant le manichéisme du genre.Sorti en 1959Ma note: 15/20