Un Raccourci dans le Temps, critique

Un Raccourci dans le Temps, critique

Avec Un Raccourci dans le Temps, les studios Disney adaptent un livre culte aux US et qui, vu le résultat au cinéma, ne devrait pas le devenir en France. Un ratage total malgré une bonne intention initiale.

Un Raccourci dans le Temps, critiqueAux Etats-Unis, le livre Un Raccourci dans le Temps de Madeleine L’Engle sorti dans les années 60 est tellement culte qu’il est dans le programme scolaire et berce donc tous les gamins de 10 ans. Et pourtant il n’y a eu qu’une adaptation en téléfilm jusqu’ici. Il n’en faut donc pas plus aux studios Disney pour acheter les droits et engager la production. Et le studio engagé dans un discours social qui fonctionne plutôt bien (il n’y a qu’à voir le résultat de Black Panther) met donc la réalisatrice engagée Ava DuVernay à la barre de cette superproduction.

Elle devient donc la première réalisatrice noire à réaliser un blockbuster de studio. Et pas n’importe lequel puisque c’est l’histoire d’une gamine noire qui va partir à l’autre bout de l’univers pour sauver son père. Mise en avant des femmes forte et de la communauté afro-américaine avec Oprah Winfrey en grande prêtresse de la lumière, voilà ce qui nous attend. Mais toutes les bonnes intentions du monde ne servent à rien si le film est raté. Et ici, c’est même plus qu’un ratage, une véritable catastrophe.

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Car si Disney nous a habitué à des films hors licences qui étaient parfois un peu bancals et n’ont pas rencontré le succès tout en étant originaux (John Carter, A la Poursuite de Demain), il y avait tout de même un contrat minimum sur la qualité. Mais ici, il y a tellement de défauts que c’est presque un catalogue de ce qu’il ne faut pas faire que l’on pourrait établir.

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Un raccourci pour une philosophie hippie kitsch

De l’écriture de l’intrigue nébuleuse et aux enjeux jamais palpables aux personnages taillés à la serpe dont la moitié ne sert à rien et l’autre moitié est victime de lignes de dialogues sentencieuses et dignes de cours de morale de CP jusqu’à la mise en scène plate qui souffre d’effets visuels mal gérés, de fonds verts horribles et de décors mal exploités, il n’y a pas grand chose à sauver. Cela va même jusqu’au point où Reese Witherspoon se transforme en feuille de salade géante qui vole à côté de la papesse Oprah surmaquillée, vision d’horreur qui traumatisera plus d’un cinéphile.

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Alors il y aurait bien quelques petites choses à sauver comme la superbe chanson Flower of the Universe de la trop rare Sade ou une la retrouvaille du père dans un décor minimaliste. Mais cela représente tout juste 3 minutes sur un long film d’1h50 au look et à la philosphie hippie de bas étage complètement kitsch des années soixante. Malgré la bonne intention qu’il y a derrière, ce Raccourci dans le temps est donc complètement artificiel et vide de sens et ne rend absolument pas justice à son pseudo combat.

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Bref, ça fait mal de le dire mais parfois Disney peut aussi se planter et on souhaite bon courage aux spectateurs qui oseraient s’avancer dans ce raccourci vers le vide.