Hostiles, critique

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Christian Bale refait équipe avec Scott Cooper pour Hostiles, un western contemplatif, une balade mortelle en territoire indien qui prend son trop son temps mais offre tout de même de beaux sujets de discussion.

Hostiles, critiqueIl y a 5 ans, Christian Bale tournait les Brasiers de la Colère sous la direction de Scott Cooper. Un film social sur l’Amérique ouvrière. Si depuis le réalisateur s’est planté avec Strictly Criminal, il continue sa réflexion sur le bas-côté de la route des US. Et dans cette exploration, il est donc bien naturel de revenir sur les fondations du pays avec un western. L’occasion donc de rappeler aussi Bale pour apporter de la profondeur à Hostiles.

Le film commence ainsi par une scène prenante. Un groupe de comanches massacre une famille isolée et seule la mère en réchape. Si la suite ne sera pas aussi rythmée, la mort que l’on y trouve parcourera tout le film. Car ensuite nous allons surtout suivre le captiaine Blocker et ses hommes qui escorte le chef cheyenne Yellow Hawk et sa famille vers ses terres pour y mourir.

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On l’aura compris, la mort est donc une constante d’Hostiles puisque c’est l’objectif de l’un de ses personnages principaux (touchant Wes Studi), qu’une autre y survit et y renait et qu’un 3e voit tout son entourage disparaitre pendant les 2h15 de film. Si cet aspect est intéressant, il en devient toutefois au bout d’un moment presque caricatural tant tout le monde a tendance à mourir dans le film, celui-ci ressemblant alors au bout d’un moment à un enchainement d’enterrements.

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Derrière l’ennui, la culpabilité

Hostiles ne va pas non plus briller par son entrain, avec un rythme lent, sa réalisation sans éclat, des poncifs utilisés sans chercher à les réinventer (l’entente avec les indiens, le traitre, la traversée de monument valley, …). Avec un Christian Bale en mode poker face pendant tout le film et des personnages secondaires sans arrêt sacrifiés (est-ce bien raisonnable d’utiliser Ben Foster pour 5 minutes ?), on a forcément du mal à s’attacher à ces personnages torturés, malgré toute la bonne volonté de la formidable Rosamund Pike.

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Et pourtant, malgré l’ennui, il y a tout de même beaucoup de choses intéressantes dans le film. Non seulement il y a de belles images grâce des paysages parfois saissants ou quelques plans poétiques, mais il y a aussi ces réflexions qu’il dégage, à la fois du côté intime de la culpabilité de ses personnages, et égalment du côté de la vision d’une Amérique en pleine déconstruction impersonnelle et sans valeurs.

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Ainsi Hostiles ne réinvente en rien le western réfléxif et se révèle même assez standard et sans grandes surprises malgré son temps passé à enterrer des corps, mais la réflexion et la sincérité de son réalisateur le rendent tout de même intéressant à suivre.