Le Bonhomme de Neige (2017) de Tomas Alfredson

Après les excellents "Morse" (2009) et (2012), le réalisateur suédois Tomas Alfredson revient avec un thriller adaptée d'un roman éponyme (2007) de Jo Nesbo, romancier nordique connu qui a déjà été adapté avec "Headhunters" (2011) de Morten Tyldum. Cette fois l'histoire reprend une aventure d'un héros récurrent du romancier, Harry Hole. Pour ce thriller sur un tueur en série il y a eu pas moins de 4 scénaristes dont Hossein Amini connu pour son travail sur (2011) de Nicolas Winding Refn et "Un Traitre Idéal" (2016) de Susanna White, ainsi que Peter Straughan déjà à l'oeuvre sur "La Taupe". En prime la production se trouve un nom bankable, à savoir Martin Scorcese qui devait à l'origine réaliser le film. Mortem Tyldum, qui avait justement déjà travaillé sur un roman de Nesbo était pressenti avant que ce soit Alfredson qui reprenne le projet à son compte.

Le Bonhomme de Neige (2017) de Tomas Alfredson

Le héros Harry Hole est interprété par Michael Fassbender, qui retrouve son partenaire de "Song to Song" (2017) de Terrence Malick, Val Kilmer (prématurément vieilli, de retour doucement luttant contre un cancer du larynx depuis 2015), tandis que les acteurs Toby Jones et David Dencik retrouvent leur réalisateur de "La Taupe", à leurs côtés les femmes qui entourent Harry Hole, son ex jouée par la frenchy Charlotte Gainsbourg, sa partenaire jouée par Rebecca Ferguson révélée dans "Mission Impossible : Rogue One" (2015) de Christopher McQuarrie et "Life - Origine Inconnue" (2017) de Daniel Espinosa. Sinon notons les présences de J.K. Simmons dans un second rôle, James D'Arcy dans un troisième rôle et l'icône du ciné indé US Chloé Sevigny dans un quatrième rôle (cachetonnage...)... On suit donc un flic ex-as du service désabusé et has been qui reprend pied pour une enquête sur plusieurs disparitions de femmes épouses et mères. D'abord le héros est un personnage complètement éculé, en effet un flic bougon, ex-star du service, devenu alcoolique, dépressif, divorcé, cynique... etc... c'est bien ce qu'il y a de plus convenu dans le genre. Et dans ce film, ni Alfredson ni Fassbender n'ajoute de valeur ajouté probant à ce personnage archi vu et revu. Fassbender fait le job, point.

Le Bonhomme de Neige (2017) de Tomas Alfredson

Ensuite le soucis vient surtout du montage, légèrement cacophonique ce qui crée une narration un peu fouilli dont une sous-intrigue qui est mal intégrée à l'enquête originelle. Maintenant nous savons que le cinéaste n'a pas été aidé par le studio (Universal), qui n'a pas hésité à effectuer des modifications dans le dos de Alfredson, qui lui s'est plaint de ne pas avoir pu réaliser plusieurs scènes... etc... Une guéguerre pas si rare dans les tournages hollywoodiens qui semble avoir eu raison de ce film. Et pourtant, le potentiel est certain, un casting solide à tous les étages, des scénaristes talentueux et un réalisateur dont les deux derniers films sont de vraies réussites. A y regarder de plus près il y a malheureusement d'autres petits soucis, dont certains décors comme la neige. Dommage tout de même dans un film censé se passer en Suède en plein hiver. Le technicien spécialiste neige est Johan Harnesk, notamment connu pour son travail sur "Snow Therapy" (2015) de Ruben Östlund, on se demande alors comment on peut avoir un lac gelé tapissé d'une sorte de glace pilée, tandis qu'une chute à travers la glace laisse apparaitre un joli trou circulaire pré-scié ?! Pas du bon boulot... Bref, un montage chaotique, des acteurs au minimum syndical et un climax convenu pour un thriller tout bonnement médiocre. On dit jamais 2 sans 3, mais Alfredson attendra son prochain film pour revenir en forme, on espère.

Note :

Bonhomme Neige (2017) Tomas Alfredson