Plonger (2017) de Mélanie Laurent

L'actrice Mélanie Laurent est devenue une réalisatrice majeure, après ses drames "Les Adoptés" (2011),(2014) suivi du documentaire "Demain" (2015), la cinéaste revient avec un autre drame aux thématiques multiples. Elle adapte pour la seconde fois un livre (après "Respire"), à savoir le roman éponyme (2013) de Christophe Ono-Dit-Biot Grand Prix du Roman de l'Académie Française et Prix Renaudot des Lycéens. Il semble que l'auteur ait laissé carte blanche à Mélanie Laurent, qui a confié le scénario à Julien Lambroschini avec qui elle a déjà collaboré sur "Respire". Le couple est interprété par le français Gilles Lellouche avec qui la cinéaste a déjà tourné dans "La Chambre des Morts" (2007) de Alfred Lot, "Paris" (2008) de Cédric Klapish, ainsi que l'espagnole Maria Valverde révélée au monde dans "Les Proies" (2008) de Gonzalo Lopez-Gallego, puis revue dans "Cracks" (2009) de Jordan Scott, "Exodus : Gods and Kings" (2014) de Ridley Scott et dernièrement dans un autre film français, "Ce qui nous Lie" (2017) de Cédric Klapish.

Plonger (2017) de Mélanie Laurent

A leurs côtés notons les présences furtives de Thomas Solivérès, Marie Denarnaud (de toutes les films de fiction signées Laurent) et Albert Delpy. La réalisatrice avoue s'être fortement inspiré d'un seul film, "The Constant Gardener" (2005) de Fernando Meirelles. Mélanie Laurent explique avoir dû condensé le roman de 500 pages, notamment en effectuant un prologue et en accentuant le point de vue de la femme tout en gardant la quête de l'homme. Car en effet, passé le prologue le film se scinde en deux. Et c'est finalement le gros problème du film, il aborde de nombreuses thématiques, l'inspiration ou non dans l'art, l'écologie, les problèmes de couples et au centre, la ligne directrice, la dépression pré et post-natal. Mais en gardant cette seconde partie particulièrement imposante sur la durée du film ces différents sujets ne sont jamais traités à fond, on ne fait que les survolés.

Plonger (2017) de Mélanie Laurent

Le prologue est magnifiquement géré, il est efficace et offre des plans magnifiques mais il résume finalement une partie qui aurait mérité d'être plus étendue. Ensuite l'histoire se base sur la mise en ménage, la grossesse et les premiers problèmes de couples. C'est clairement la meilleure partie, d'abord par l'acuité du propos, par la justesse d'interprétation avec un Gilles Lellouche en osmose avec sa partenaire, une Maria Valverde aussi belle que touchante. La dernière partie, conséquente, ne fait plus franchement avancée l'histoire, on stagne, on s'apitoie, on tourne en rond, on s'ennuie car la cinéaste délaisse complètement ses thèmes "premiers". Cette partie surnage par la forme, des paysages sublimes et des séquences oniriques. Dommage... Mélanie Laurent est assurément une grande réalisatrice, elle trébuche pour la première fois en se prenant les pieds dans le tapis. Vivement son prochain film.

Note :

Plonger (2017) Mélanie LaurentPlonger (2017) Mélanie Laurent