Un éléphant çà trompe énormément

Un éléphant çà trompe énormémentUn quatuor d'enfer
Accompagné de sa suite « Nous irons tous au paradis », c’est le must de la comédie française des 70’s. Jean-Lou Dabadie au scénario et Yves Robert à la mise en scène usent de tous les ressorts comiques possibles : comique de situation, burlesque, comique de mœurs, répliques et dialogues enlevés. Dans le genre film de copains, il tient une place de choix et ne fût pas détrôné par ses successeurs : « Le cœur des hommes » est un rival sérieux, « La vérité si je mens ! » oubli le fond pour la comédie pure, « Les petits mouchoirs » joue la pale copie,… Et çà tient en grande partie à un casting mettant de côté les stars au profit d’un esprit d’équipe. Au moment de la sélection des comédiens Dabadie dit à Robert : « L'idéal serait qu'on puisse faire un film avec des bons acteurs qui ne se prennent pas la tête, des amis avec lesquels on aime manger et rigoler, pas des égoïstes fâcheux qui pinaillent pour grappiller des scènes et écrasent le budget par la folie de leurs cachets. ” Et bing pour Delon et Belmondo, car on sent bien l’ambiance copain durant le film. Et c’est vrai qu’il est délicieux de retrouver Rochefort en mari bourgeois gagné par le démon de midi accompagné par une voix off toujours bien amenée dans une prose précieuse et distanciée indissociable du comédien. Lanoux et sa beauferie légendaire, Bedos en gaucho célibataire sous la coupe de sa mère accompagne Rochefort bien entendu mais un personnage inattendu et osé pour les 70’s joué par Brasseur. Amateur de grosses cylindrées, bagarreur, blagueur grivois ; il réserve une surprise importante le concernant. Les personnages secondaires amènent aussi tous des situations comiques : Villalonga/Duperey/Bourseiller… Un vaudeville ne tournant jamais à la grosse farce. Beau film d’acteurs, rythmé.Sorti en 1976
Ma note: 16/20