« Le Sens de la fête » : Toledano/Nakache, serials noceurs.

« Le Sens de la fête » : Toledano/Nakache, serials noceurs.

On ne change pas une équipe qui gagne, le duo Toledano/Nakache revient trois ans après le succès de Samba pour une nouvelle comédie aussi pétillante que du champagne. Le Sens de la Fête, c'est une joyeuse synthèse de la comédie française actuelle où se côtoient cinéma d'auteur, humour Jamel Comedy Club et classicisme. Malgré des troubles-fêtes parasitant le déroulement, on est pas prêt d'oublier ce mariage de sitôt.

Avec le Haneke sortant le même jour, le cinéma français semble avoir une passion pour le film-choral. A vrai dire, Le Sens de la fête pourrait être une version plus populaire d' Happy End . Filmant des milieux bourgeois, chacun des réalisateurs raconte avec un humour propre à eux (et c'est invraisemblable d'écrire ça sur Haneke) des chapitres instantanées de la vie de personnages avec leurs moments de bonheurs et (essentiellement) problématiques. Mais là, plutôt qu'à en être désespérée, le duo à qui l'on doit Intouchables et Nos Jours Populaires préfère signer une œuvre émouvante où l'on rit avec cœur et empathie.

Car le défi présent au sein de ce long-métrage est de faire co-exister touts ces personnages extravagants sans les relâcher au sein de cet immense bazar que peut être un mariage à préparer. Il y a Max, maître de fête cinglant joué par maître Bacri, puis gravite autour de lui les immanquables d'une cérémonie de noce : Le crooner qui en fait des tonnes chantant du yaourt italien ; le photographe déprimé par le remplacement de sa profession par les smartphones ; les serveurs polyvalents et bien sûr, les mariés (Benjamin Lavernhe et Judith Chemla). Aux airs de Birdman, où l'on suit Jean-Pierre Bacri déambulant dans ce château isolé aux sons d'une batterie, le mariage évolue avec ses hauts et ses bas grâce au mérite de ces préparateurs, un mérite aussi partagé par leurs interprètes dont il faut saluer leur implication : Gilles Lelouche, Jean-Paul Rouve, Eye Haïdara, Vincent Macaigne, Suzanne Clément ou Alban Ivanov, entre autres.

On danse sur du Oliver Cheatham, on visite les coulisses, on a une faim et une soif démesurée à la vue des ces coupes de champagnes et ces feuilletés et on célèbre l'amour comme il se doit entre rires et larmes. Le Sens de la fête est par conséquent un film festif comme son titre l'indique.

Victor Van De Kadsye