Un film qui signe sûrement un tournant pour le réalisateur Christian Carion qui débuta avec "Une Hirondelle a fait le Printemps" (2001), et qui tourna ensuite trois films historiques dont deux avec son acteur Guillaume Canet, "Joyeux Noël" (2005), "L'Affaire Farewell" (2009) et "En Mai fais ce qu'il te plait" (2015)... Cette fois il plonge dans un genre particulier, le thriller. Il co-écrit ce film avec Laure Irmann qui avait déjà participé à son précédent film. Pour ce film qui touche à un sujet particulièrement difficile (les enlèvements d'enfant) le cinéaste a opté, entre autres, sur deux choix importants.
D'abord ne pas fournir de scénario à son personnage principal, l'acteur Guillaume Canet a donc vécu le tournage à part et a tourné au jour le jour. Ensuite le cinéaste a choisi le directeur photo Eric Dumont qui vient du documentaire, et dont le travail sur le réalisme dans l'univers du film "La Loi du Marché" (2015) de Stephane Brizé a été remarqué. Si Guillaume Canet a déjà tourné pour Carion cette fois il revient à un style et à un genre plus proche du film "La Prochaine fois je Viserai le Coeur" (2014) de Cédric Anger. Pour l'anecdote, sa partenaire Mélanie Laurent a aussi joué pour Cédric Anger pour le film "Le Tueur" (2008). Au casting on remarquera la première incursion sur grand écran de l'excellent humoriste Olivier De Benoist... Si le fait de tourner à l'aveugle pour Guillaume Canet reste sans doute u détail (combien d'acteurs auparavant avaient le scénario pour jouer tout aussi bien voir mieux ?!) le choix d'un style hyper réaliste est, par contre, à prendre avec une grande considération. Car oui, Christian Carion tourne son film avec un regard très froid et à première vue très précis, avec un réalisme qui fait encore plus froid dans le dos. Mais malheureusement la forme et le fond ne sont pas en adéquation. En effet, si la forme plonge le spectateur dans la triste réalité d'un fait divers le fond ne tient pas la route à cause d'un scénario tiré par les cheveux.
Un seul exemple, il est incroyable qu'un père de famille trouve un indice avec une telle chance et/ou coïncidence et qu'il boucle une enquête aussi vite. Et que dire de cette enquête de gendarmerie, rappelons-le, sur une disparition inquiétante d'un enfant, qui vire à une enquête professionnelle du père après seulement 2 jours ?!... Ca ne tient pas debout... Et pourtant on a des acteurs impliqués avec surtout une Mélanie Laurent vraiment déchirante. Christian Carion use à bon escient de ses décors et le style offre néanmoins une atmosphère dérangeante et sombre. Ca se regarde mais ça manque d'une vraisemblance plus forte et d'une personnalité plus marquée. Car finalement on pense surtout à un autre film qui a dû beaucoup inspiré le cinéaste, et en conclusion "Mon Garçon" est surtout un sous - "Prisoners" (2013) de Denis Villeneuve.
Note :
