[Critique] – The Big Sick, nouveau carton produit par Judd Apatow.

[Critique] – The Big Sick, nouveau carton produit par Judd Apatow.

(Note aux distributeurs français n'ayant pas encore pris la décision de sortir le film sur nos écrans : Qu'attendez-vous de sortir ce prodigieux moment ensoleillé sur nos écrans ?)

Qui a dit que la comédie américaine surprenait de moins en moins ? Bon d'accord, nous l'avions souvent dit mais comprenez-nous : Après une décharge nauséabonde de productions corporatistes sans saveurs tels que Pire Soirée ou Joyeux Bordel, il y avait de quoi exaspérer... Et pourtant, voilà que surgit de nulle part une comédie au grand coeur bourrée d'humour et de charme emmenant le spectateur là ou on ne l'attend jamais. Ce genre de film sans prétention où l'on passe simultanément un moment agréable et intelligent.

Principalement dans un registre autobiographique, The Big Sick raconte comment le jeune comique de stand-up Kumail Nanjiani a du apprendre à couper les ponts avec les traditions de sa famille lorsqu'il fréquente Emily, jeune américaine jouée par la toujours prodigieuse Zoé Kazan. Un film de structure classique en soi qui aurait pu seulement se contenter de nous sortir une comédie bancale sur les chocs de cultures, premier enjeu présenté du film par les interludes " stand-up " du personnage principal, mais il s'oriente à la fin de son premier tiers vers quelque chose de plus inattendue (qu'on ne dévoilera pas) qui donne à cette production un côté plus mélancolique fort appréciable.

L'alchimie entre Nanjiani et Kazan fonctionne à merveille, auquel le spectateur se prend immédiatement d'affection. Kumail Nanjiani apporte un humour léger à des situations graves quitte à en devenir bouleversant lors de sa dernière partie. On y retrouve aussi Ray Romano, Holly Hunter et Adeel Akthar, prodigieux en tant que seconds-rôles.

En se tournant toujours vers ce que l'on attend jamais, The Big Sick n'oublie jamais ses thèmes au sein d'une écriture cohérente sans jamais perdre le film. On ressent fortement la patte auto-biographique de l'auteur et cela jusqu'à son réjouissant générique de fin.

Judd Apatow a toujours su être dénicheur de nouveaux talents. Kumail Nanjiani risque d'être la nouvelle coqueluche des comédies américaines, compte tenu du succès de The Big Sick aux Etats-Unis, et on souhaite tout le meilleur pour ce comédien prometteur. The Big Sick est poignant, (très) drôle et parfait pour une après-midi ensoleillée ou un doux soir d'hiver.

Victor Van De Kadsye