Lost highway

Lost highwayDavid Lynch: dans un cerveau tortueux
Mission impossible de faire le pitch d’un film qui doit être vécu comme un trip sensoriel. Brièvement totu de même, çà ressemble à une immersion dans le cerveau malade d’un schizophrène et du meurtre fantasmé ou réel de sa propre femme. Flou comme pitch à l’image d’un scénario démoniaque nous privant jusqu’au bout d’explication finale. Petit frère de son immense chef d’œuvre deux ans plus tard, « Mulholland drive », Lynch met en place tous les ingrédients d’un cinéma moderne et visionnaire qui désarçonnera plus d’un critique et d’un spectateur. Les personnages se dédoublent, la réalité et la fiction fusionnent et fissionnent perpétuellement, le temps se tord et se distord voire boucle sur lui-même tel un ruban de Mobiüs jusqu’à créer un climat anxiogène. Cette atmosphère malsaine est renforcée par les cadrages, l’épure des décors et des mobiliers, un usage du son et de la musique très pointu et le jeu tout en retenu et quasi mécanique des acteurs. Tout aussi fascinant que déstabilisant qu’envoutant qu’incompréhensible. Un pur film d’art et d’essai quasi expérimental où les hypothèses et interprétations foisonnent. Intello, oui, ce n’est pas du pur divertissement mais l’orientation série B horroro-pervers mettant le spectateur dans la peau du voyeur satisfaisant les bas instincts humains retiendra quelques non cinéphiles, j’en suis sûr.Après la question à se poser avant de se lancer dans ce film et son jumeau (« Mulholland Drive ») : Peut-on apprécier un film sans comprendre le scénario ? Avez-vous la capacité à vous perdre dans les méandres d’une œuvre labyrinthique ? Il faut accepter de se laisser embarquer dans une expérience cinématographique hors norme pour appuyer sur la touche Play de son lecteur.
Cinéphiles : passage obligé. Les autres : attention Objet Filmique Hallucinogène.Sorti en 1997Ma note: 17/20