Tout sur ma mère

Tout sur ma mèreAppelle moi Robert!!!
Almodovar ne se contente pas de faire des films, il créé une œuvre dont chaque film est une pierre d’un message plus global que le film lui-même est porteur. Auteur et metteur en scène de grand talent ; après la période Buñuel, il incarne le cinéma espagnol à lui seul depuis quelques décennies. Là il compte l’histoire d’une femme mère célibataire qui doit faire face au décès accidentel de son fils unique de 17 ans dont elle est très proche. Pour se reconstruire, elle part en quête du père dont le fils n’avait pas connaissance… même pas une photo dispo pour se construire avec l’image du père ; on comprendra plus tard pourquoi cette absence absolu du père. Tous les ingrédients du mélo sont là, Almodovar les pousse à l’excès donnant parfois une orientation excessive et presque absurde à son film. Des outrances mélo que l’on peut retrouver dans les films de Xavier Dolan, et là, je ne suis pas très fan. C’est la raison pour laquelle celui-ci est loin d’être mon préféré de l’auteur. Les hommes sont absents du film, un choix scénaristique cohérent avec le souhait de mettre les femmes et les mères en devenir, qui auraient aimés l’être, qui s’ignorent, qui vont l’être au cœur du film. Donc les femmes entourant Manuela (la mère en reconstruction) se composent d’une actrice lesbienne, une religieuse enceinte, un camionneur devenu femme, un père nommé Lola,… Une brochette de personnages crédible séparément mais improbable dans un film chorale. Et c’est là à mon sens que le bas blesse dans un film se voulant un mélo ; ce qui est acceptable et la marque de fabrique chez les Coen est inadapté dans le cinéma d’Almodovar. Et je décroche. Ce qui est acceptable dans « El piel que habito » fonctionne mal dans ce film. Donc malgré les qualités manifestes du film ; je suis resté observateur ; le propos d’Almodovar n’a jamais fait écho chez moi.Sorti en 1999
Ma note: 9/20