Pirates des Caraïbes : la vengeance de Salazar (2017) de Joachim Ronning et Espen Sandberg

Après le carton mondail du 4ème opus "Pirates des Caraïbes : la fontaine de Jouvence" (2011) de Rob Marshall avec pas de 1 milliards de dollars au box-office il n'ets pas étonnent de voir Disney et le nabab Jerry Bruckheimer s'offrir un 5ème épisode, qui était d'ailleurs annoncé dès 2011. On retrouve donc Sparrow et Barbosa incarné respectivement toujours par Johnny Depp et Geoffrey Rush, mais cette fois on voit le retour de Will Turner (Orlando Bloom doit être content car, faut bien l'avouer, il ne fait pas grand chose à part l'elfe dans la saga "Le Seigneur des Anneaux" de Peter Jackson et Turner dans "Pirates des Caraïbes") et de Swann par une Keira Knightley plutôt en visite caméo... Les années tournent, le public évolue et donc voici pas la bonne idée de faire agir les rejetons interprétés par Kaya Scoledario (vue et révélée par "Le Labyrinthe" en 2014-2015-2016) et Brenton Waites (révélé dans le bide "The Giver" en 2014 de Philip Noyce mais qu'on préfère dans "Son of a gun" en 2015 de Julius Avery et qui tourna avec Geoffrey Rush dans l'oubliable "Gods of Egypt" (2016) de Alex Proyas... En prime le nouveau méchant est interprété par l'excellent Javier Bardem dont les meilleurs rôles depuis 10 ans sont des méchants dans "No Country for a old men" (2008) des Frères Coen et "Skyfall" (2012) de Sam Mendes ! Un méchant emblématique dont le choix n'est sans doute pas étranger à ce que son épouse Penelope Cruz était de l'aventure pour "... La fontaine de Jouvence" et qu'elle jouait dans le western comico-féministe "Bandidas" (2004) des réalisateurs choisit pour cet opus Joachim Ronning et Espen Sandberg (Rob Marshall préférant développer un autre film, ce sera "Into the Woods" en 2015 où jouait un certain Johnny Depp ! ...

Pirates des Caraïbes : la vengeance de Salazar (2017) de Joachim Ronning et Espen Sandberg

Rappelons entre autre que Bardem fut déjà le partenaire de Depp dans le très bon "Avant la nuit" (2000) de Julian Schnabel. Autre jolie prime et atout charme, la présence de l'actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani (plus habituée aux films d'auteurs comme "A propos d'Elly" en 2009 de Asghar Farhadi et "My Sweet Pepper Land" en 2014 de Hiner Saleem) dans un personnage intéressant, sorcière au crâne rasé mais malheureusement complètement sous-exploité. Comme toutes les énièmes suites (trop souvent) le récit s'emballe, il faut toujours en faire plus et pas toujours à bon escient. Les "preuves" de renouveau sont légions mais toutes aussi fragiles que superficielles en témoignent les enfants comme nouveaux protagonistes, un nouveau méchant qui est particulièrement mystérieux que Barbosa ne connaissent pas davantages au vu des générations et de la chronologie, un échange de rocker (oui oui papa Keith Richards laisse sa place à tonton Paul McCartney !)... Tandis que beaucoup trop d'esbroufes offrant des séquences franchement too much (sourire devant tant d'invraisemblances !) comme Sparrow qui est à peine toucher par le poids d'un canon contre un mur, quelques chevaux qui transportent une banque entière au galop ! ... etc... Et plusieurs questions sur la cohérence du récit comme se demander pourquoi avoir attendu autant d'année pour libérer le Black Pearl si c'était si simple ?!

Pirates des Caraïbes : la vengeance de Salazar (2017) de Joachim Ronning et Espen Sandberg

En outre, sur les 5 films il semble que ce 5ème film soit celui qui offre le moins de batailles navales, ,ou du moins le moins dans la tradition pirate. En malus vraiment décevant un Jack Sparrow cette fois en abus total d'alcool, où il est beaucoup trop dans le pirate ivre omettant le fait qu'il soit d'abord un pirate qui cache bien son jeu. Cette fois il n'est qu'une mascotte qui s'oublie... Et pourtant... Par je ne sais quelle magie (Shansa !) le divertissement surnage et permet au film d'être et d'assumer sa mission de divertissement de luxe. Casting solide malgré tout, quelques moment nostalgie stratégiquement bien vus, le plaisir coupable sur Sparrow et le Black Pearl (navire aussi sous-employé), des scènes dantesques pour le fun, pas mal d'humour dans la tradition de la franchise et qui fonctionne toujours bien... Le tout avec un budget en conséquence, 230 millions de dollars, soit au juste milieu (plus cher que les deux premiers mais moins que les deux précédents) dont une partie pour la construction "réelle" de 13 navires grandeur nature pour les besoins du film ! Le costume de la sorcière Shansa vaut également le détour (costume necessitant 15 heures/jour par 42 personnes !)... Bref franchement bancal ce film reste pourtant un divertissement honnête, même s'il fait rire parfois sans le vouloir ou si les pitreries de Johnny Depp finissent parfois par lasser. En espérant que ce soit le dernier...

Note :

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