Les Cavaliers (1959) de John Ford

Ce film s'inspire d'une histoire vraie, lors de la campagne de Vicksburg, où comment la troupe commandée par le colonel Benjamin Grierson parcoura plus de 600 miles en territoire confédéré (donc ennemi) en avril 1863... Précisons donc que ce film n'a rien à voir avec le célèbre roman éponyme (1967) de Joseph Kessel et porté à l'écran (1971) par John Frankenheimer. S'il s'agit d'un film de John Ford (un des plus grands !) Ce film est également un film de producteur dans le sens où le film est également signé par un duo de Producteurs-scénaristes renommés, John Lee Mahin qui travailla déjà avec Ford sur "Mogambo" (1953), et Martin Rackin qui travailla souvent avec Raoul Walsh et notamment sur "Les aventures du capitaine Wyatt" (1952). John Ford tourne ce film entre "La Dernière Fanfare" (1958) et "Le Sergent Noir" (1960) et est le 14ème des 18 films qu'il tourna avec son acteur fétiche John Wayne, qui lui tourna ce film entre le chef d'oeuvre "Rio Bravo" (1959) de Howard Hawks et "Alamo" (1960) de Wayne lui-même.

Les Cavaliers (1959) de John Ford

Comme partenaire le monstre sacré joue aux côtés de William Holden auréolé de son Oscar pour "Stalag 17" (1953) de Billy Wilder et du succès énorme de "Le pont de la Rivière Kwaï" (1957) de David Lean. L'atout charme est dévolu à la discrète Constance Towers, qui retrouvera Ford juste après pour "Le Sergent Noir" (1960) et qui connaitra son apogée avec deux films de Samuel Fuller, "Shock Corridor" (1963) et Police Spéciale" (1964)... Le scénario est linéaire et assez classique, il repose essentiellement sur la rivalité entre les deux héros, sur la mission mais aussi sur la différence de classe sociale. Sur ce point chacun des deux acteurs assurent avec classe son personnage, un médecin bourgeois contre un colonel venant de la troupe et ouvrier au civil ; par contre on peut rester perplexe sur le grade de Wayne particulièrement élevé pour un simple cheminot. De là, l'idylle entre le colonel et la sudiste manque un peu de sel, notamment par l'absence surprenante d'une rivalité plus viril.

Les Cavaliers (1959) de John Ford

Mais malgré tout, John Ford signe un film de cavalerie solide et efficace avec cette pincée d'humour omniprésente dans sa filmographie et quelques séquences particulièrement marquante dont une charge d'enfants fantassins. un duo d'acteurs au sommet, une femme juste assez superficielle et une lutte assez rythmée pour satisfaire tout bon amateur de western. A noter que la fin n'est pas celle qui était prévue, en effet un cascadeur, Fred Kennedy, qui doublait Holden lors d'un saut à cheval s'est tué lors du tournage. Le cascadeur était un ami et un fidèle de Ford et ce dernier fut assez chamboulé pour écourter le tournage... Sans doute pas le meilleur mais, une décennie après sa trilogie sur la cavalerie "Le massacre de Fort Apache" (1948), "La Charge Héroïque" (1949) et "Rio Grande" (1949), Ford signe assurément un grand et bon film.

Note :

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