Le sous-marin de l'apocalypse

Un grand merci à Rimini Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Le sous-marin de l’apocalypse » de Irwin Allen.

sousmarin_apocalypse« Les rêves fous d’aujourd’hui sont la réalité concrète de demain »

Commandé par l’Amiral Nelson, le SeaView est un sous-marin nucléaire révolutionnaire. En plongée dans l’océan Arctique, le bâtiment est victime d’un éboulement de glace. Le retour à la surface offre un spectacle terrifiant. Victime d’un réchauffement soudain, la Terre sera bientôt impropre à toute forme de vie. Dans leur course pour sauver la planète, l’amiral et son équipage vont devoirs affronter mille dangers, entre monstres marins et sous-marins ennemis. Le film qui a donné naissance à la série Voyages au fond des mers.

« Il y a plus de forces destructives dans ce sous-marin que tout les explosifs utilisés durant la dernière guerre »

seaviewIrwin Allen débute sa carrière à la fin des années 30 en qualité de journaliste à Hollywood. Travaillant pour plusieurs revues, il se spécialise un temps dans les chroniques et potins mondains et décroche même une chronique à la radio. A la fin des années 40, il décide cependant de délaisser le journalisme et la publicité pour se consacrer à la production, d’abord à la radio puis pour le cinéma. Finalement, il fait ses grands débuts à la réalisation en 1952 avec « Cette mer qui nous entoure » pour lequel il obtient l’Oscar du Meilleur documentaire. Au cours des années suivantes, il se spécialise clairement dans le cinéma fantastique et dans la science-fiction. Ainsi après « Le monde perdu » (1960), il signe en 1961 « Le sous-marin de l’apocalypse », qui, fort de son succès, donnera lieu trois ans plus tard à une série télévisée de 110 épisodes qui connaitra à son tour un grand succès. Par la suite Irwin Allen consacrera la plus grande partie de son temps à la production de séries télévisées et de films catastrophes (« L’aventure du Poséidon », « La tour infernale »). Il termine sa carrière de réalisateur à la fin des années 70 avec deux films de genre, « L’inévitable catastrophe » et « Le dernier secret du Poséidon ».

« Nul ne peut s’opposer à la volonté de Dieu : l’homme a semer le vent, il récoltera la tempête »

Sous-marin-apocalypse-Lorre« Le sous-marin de l’apocalypse » c’est un peu l’étrange croisement entre « 20 000 lieues sous les mers » et le contexte de guerre froide qui (pré)occupe l’Amérique et le Monde de ce début des années 60. On y retrouve ainsi tous les éléments de l’univers fantastique de Jules Verne (quête d’aventures inédites, exploration de mondes encore inaccessibles et inconnus, obstination d’un capitaine charismatique...) couplé aux enjeux du contexte géopolitique international de l’époque. Pour autant, le scénario n’est pas ici manichéen : l’ennemi de l’humanité n’est pas - pour une fois - le russe mais un phénomène naturel géophysique que seule la puissance nucléaire militaire semble apte à régler. Cela donne lieu à une improbable mais néanmoins haletante odyssée sous-marine durant laquelle le SeaView devra affronter les dangers des grands fonds autant que la foudre de ses adversaires. A l’évidence, les effets spéciaux des scènes d’action sous-marines (rappelant de façon lointaine les bidouillages de Ray Harryhausen) paraissent aujourd’hui franchement datées (tant l’attaque d’un autre sous-marin que le combat contre un calamar géant ou encore la traversée d’un champ de mines). Pour autant, cela est bien compensé par les scènes de la vie dans le sous-marin et par l’évolution psychologique des personnages, pour le coup plutôt crédibles et bien pensées. Et notamment lorsque l’équipage fomente une mutinerie contre un capitaine dont le jusqu’auboutisme s’apparente à la folie. Tout juste regrettera-t-on les explications pseudo-scientifiques un peu fumeuses. Même si pour une fois, chose exceptionnellement transgressive dans le cinéma US, ce sont les religieux qui en prennent pour leur grade. Véritable film culte pour certains cinéphiles, « Le sous-marin de l’apocalypse » apparait objectivement comme une série B luxueuse et gentiment désuète, mais d’autant plus plaisante qu’elle bénéficie d’un prestigieux casting composé de vieilles vedettes hollywoodiennes alors sur le déclin, tels que Walter Pidgeon (« Madame Miniver », « Planète interdite »), Joan Fontaine (« Rebecca ») ou encore Peter Lorre (« Casablanca »).

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Le DVD : Le film est présenté dans un master haute-définition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné du module « Dans les coursives du Seaview », par Alexandre Jousse (18 min.).

Edité par Rimini Editions, « Le sous-marin de l’apocalypse » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 4 avril 2017.

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